Nina Miolane, mathématicienne, ingénieure de formation, chercheuse en anatomie numérique, bénéficiaire d’une bourse « L’Oréal Unesco pour les femmes et la science », est intervenue récemment auprès des collégiens de Balzac. Cette rencontre intervenait dans le cadre d’un travail mené par les enseignants sur l’égalité filles-garçons auprès des élèves de 5e et de 3e.
Ancienne élève de l’école Polytechnique, Nina a réussi à captiver son jeune auditoire. Sa passion pour les maths, a-t-elle expliqué, s’est révélée progressivement : « Au collège et au lycée, ça peut plaire mais on n’a aucune idée de ce à quoi ça peut servir. Alors que quand on fait de la recherche, on doit imaginer, créer, et là ça devient passionnant. »
Elle a ensuite directement questionné les collégiens : « Qu’est ce que la science pour vous ? Savez-vous ce que vous souhaitez faire comme métier ? Comment imaginez-vous un scientifique ? Imaginez-vous une fille ingénieure ? »
Les réponses furent nombreuses, mais stéréotypées. Florilège : « La science c’est trop compliqué, on est vite perdu… Le scientifique est un homme, généralement vieux, avec une blouse blanche, isolé, qui parle tout seul et enfermé dans un labo… Peu de femmes sont des scientifiques ».
La polytechnicienne — c’était le sens de sa présence — a pris soin de corriger ces préjugés. En rappelant que « les filles réussissent mieux le bac scientifique que les garçons. Malheureusement, elles n’osent pas se diriger vers une carrière scientifique par manque de confiance. Ce qui est absolument dommage ! Les filles, osez les sciences, lancez-vous ! »
Le chemin est encore long. Les représentations sexistes ont la vie dure. Plus qu’on ne pourrait l’imaginer. « Pour preuve, déplorait Nina, 67 % des Européens pensent que les femmes ne possèdent pas les capacités requises pour accéder à des postes scientifiques de haut niveau ! »
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