Après la publication du décret au Journal Officiel du 29 décembre dernier, le déclassement de l’A6/A7 entre Limonest-Dardilly et Pierre-Bénite a franchi une nouvelle étape : le 30 janvier, le conseil de la Métropole a officiellement validé la décision de sortir l’autoroute de Lyon.
Le report attendu de la circulation de transit, sans être massif, est important. Il est évalué à 15 000 véhicules/jour. Pour l’absorber, un calendrier a été présenté qui doit aboutir, en 2025, à la création d’un grand contournement Est via l’A432 ; puis en 2030 à la réalisation de l’Anneau des sciences, autrement dit la partie ouest manquante du périphérique lyonnais.
Mais en attendant, ce sont les infrastructures déjà surchargées de l’Est lyonnais, la rocade et le boulevard Laurent-Bonnevay, qui risquent d’en pâtir.
Si le déclassement de l’A6/A7 est objectivement une bonne nouvelle car il met fin à l’aberration d’une autoroute en cœur de ville, plusieurs élus de l’Est lyonnais se sont inquiétés de ce calendrier qui met la charrue avant les bœufs.
Au nom du groupe communiste, Parti de gauche et républicain, où siègent cinq des sept conseillers métropolitains vénissians, Michèle Picard a déclaré que « ce déclassement ne doit pas se faire au détriment des habitants de l’Est lyonnais qui cumulent déjà de nombreuses difficultés liées au développement de l’agglomération ». Le maire de Vénissieux s’est également inquiété de l’absence de financement des aménagements routiers (Anneau des sciences, requalification du périphérique) indispensables à la réussite du déclassement : « La non-programmation de ces investissements, et l’importance des sommes qui seront nécessaires, ne nous donnent pas le sentiment que vous nous avez entendus. »
Le sujet a de nouveau été évoqué le lendemain, 31 janvier, au conseil municipal de Vénissieux. À l’initiative du groupe de droite et du centre « Rassemblement pour Vénissieux », un vœu a été adopté par l’assemblée qui demande au président de la Métropole de Lyon « de mettre en place une instance de dialogue et de concertation ». Et précise que la mise en application du déclassement de l’A/A7 doit être « conforme aux préconisations du Schéma de cohérence territoriale de l’agglomération (SCOT) ».
Ce vœu a été approuvé à l’unanimité, à l’exception des trois élus écologistes, qui s’opposent à la réalisation de toute nouvelle infrastructure routière. « Le report du trafic de transit sur l’A432, largement sous employé et la diminution du trafic en intra-métropole vont nous permettre de nous passer de l’Anneau des sciences et bien sûr des contournements Est et Ouest de Lyon, qui sont des idées du passé, des idées dépassées », a fait valoir Gilles Roustan, citant à l’appui les exemples des villes de Zurich, Hambourg et Munich, qui « inaugurent des aires piétonnes et des voies express vélos et ne se préoccupent pas de boucler leurs périphériques automobiles incomplets ».
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