Semaine du développement durable. Le 1er juin, sur le parvis du cinéma Gérard Philippe de Vénissieux, des ateliers proposaient de joindre l’utile à l’agréable. Avec des astuces déroutantes pour notre goinfre d’envoyé spécial…
Sur l’une des tables, et alors qu’approche l’heure de l’apéro, je vois deux jeunes femmes ajouter un jus de citron à de la purée d’avocat. Chouette, me dis-je, un guacamole ! « Euh non, c’est un masque hydratant pour le visage », rectifie l’une d’elles en ajoutant une cuillère à soupe d’huile d’olive, mais ni piment ni dés de tomates. Les filles de l’association Be Foot, associées à la maison de quartier Darnaise, confirment que les sportives peuvent être coquettes en même temps qu’économes et éco-responsables. « Pourquoi acheter cher des produits chimiques alors que l’on peut faire soi-même des cosmétiques naturels et efficaces ? » Bravo, une crème de beauté que l’on peut ôter en se raclant le visage avec des tortillas chips, c’est pas Nivéa qui aurait inventé ça.
Mais d’où vient ce suave parfum de caramel ? D’une île flottante bio, d’un baba (cool) au rhum ? « Pas du tout, je prépare de la cire dépilatoire orientale. » Aie. Mes obsessions de goinfre encore prises en défaut, j’observe les morceaux de sucre et le filet de citron se transformer en pâte caoutchouteuse. Une fois refroidie (mais pas trop), on l’applique sur la peau et hop, d’un coup sec ! Fuyons avant de servir de cobaye… Le stand d’à-côté est tenu par Unis Cité et Alliade Habitat. Véritable labo de chimie amusante, il attire de nombreux enfants. « On fabrique des produits d’entretien pour la maison, monsieur, me déclare Hamid. D’habitude, le ménage ça m’intéresse pas trop mais là c’est marrant. » Le mélange savon noir, bicarbonate de soude et huiles essentielles est moins spectaculaire qu’un Mentos dans du cola light, mais nettement plus utile. Tandis qu’une adorable Maeva tient absolument à prouver les vertus anticalcaires du vinaigre blanc en détartrant mes chaussures, j’aperçois au loin l’atelier qui va enfin satisfaire ma gourmandise en éco-gestes. Opérons un repli stratégique.
A « La pause fruitée », on offre des compotes et des smoothies réalisés avec des fruits récupérés à la fin du marché. Leurs épluchures finissent dans le bac à compost de l’atelier voisin. Une fois pressés en jus, on se moque bien qu’ils aient été trop cabossés pour être vendus ! Et je vous jure que cette compote pommes-fraises, personne ne me l’appliquera sur le visage, hydratante ou pas, non mais.
Photos Raphaël Bert / Expressions
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