Les salariés de cette filiale de Bosch Group estiment que la volonté de se débarrasser du site de Vénissieux est désormais évidente. Ils entendent mettre la pression sur la direction allemande du groupe en votant une grève reconductible.
Les salariés de Bosch Rexroth bloquent les accès de leur usine de Vénissieux depuis le 26 avril au matin. Aucun atelier ne fonctionne, ni aucun bureau. Un blocage à l’initiative de la CGT et de FO, qu’ont rapidement rejoint les cadres de la CFE-CGC. Une AG devrait décider mercredi 27 de la suite du mouvement, mais les salariés semblent très déterminés.
« On en a marre d’être menés en bateau, éclate un technicien de la chaîne de montage de distributeurs hydrauliques. Stuttgart (siège de la direction du groupe, NDLR) refuse toutes nos propositions, et même celles de notre direction locale, avec une énorme mauvaise foi et des arguments à deux balles. ils veulent filer notre travail à Bursa, en Turquie, point barre. Le reste c’est du bla bla. »
Des salariés excédés
Une analyse reprise par les responsables des trois syndicats mobilisés. « Au lieu de dire carrément qu’elle veut supprimer une partie du site pour la délocaliser en Turquie, la direction du groupe nous impose d’économiser 19 millions, soit en suivant leur plan, qu’on appelle le « scénario 1 », soit en en proposant un autre nous-mêmes, à condition qu’on parvienne à la même économie, explique Mohand Cheurfa (élu CGT au CE). Sauf que toutes les pistes alternatives sont rejetées avec mépris. En réalité c’est de l’esbrouffe, il n’y a pas de vrai dialogue. Maintenant c’est clair, et les salariés sont excédés. »
Retraçant l’ensemble des propositions et des fins de non-recevoir faites depuis plusieurs mois, Patrick Faure (CFE-CGC) estime que « Bosch Group a monté un scénario pour nous pousser à bout et pouvoir dire ensuite que le site de Vénissieux n’est pas fiable, justifiant le transfert de productions à Bursa… » A la clé, 185 suppressions d’emplois, dont on ne voit pas comment elles pourraient éviter des licenciements secs. « Nous demandons que la direction allemande se positionne clairement, explique Patrick Faure. Le « scénario 1 » est-il immuable ou est-ce que l’on peut vraiment discuter ? Tant qu’elle ne sortira pas du bois, le site sera fermé. Chaque journée de réflexion à Stuttgart sera une journée de production perdue à Vénissieux. Et comme en Turquie, ils ne sont pas prêts, il va y avoir un vrai impact sur les ventes. »
Les Gaulois de Vénissieux
De leur propre aveu, la mobilisation du personnel a surpris les syndicats, qui ne s’attendaient pas à une telle levée de boucliers, « du moins pas si tôt ». « On ne veut pas se laisser tuer en silence, résume Frédéric Guy, délégué FO. Il paraît que les allemands aiment bien la BD Astérix. Et bien, ils vont voir en vrai à quoi ressemblent les irréductibles Gaulois de Vénissieux ! » En guise de potion magique, des merguez rissolent sur le barbecue du piquet de grève. « C’est pour l’équipe de nuit, qui va arriver. »
Prenant
26 avril 2016 à 19 h 29 min
Site pourtant particulièrement compétant et compétitif.