Déjà en baisse de 10 % depuis début 2015, le tarif de la chaleur produite par le réseau vénissian va enregistrer une décrue supplémentaire de 6,4 %, grâce à l’ajout d’une seconde chaufferie bois sur le site de la rue Albert-Einstein.
Après la déconvenue de la première chaufferie bois, reconstruite en 2009, et les dérapages tarifaires de l’année 2010, quand la rigueur climatique avait coïncidé avec une flambée des prix du fuel et du gaz, le temps est au beau fixe du côté du réseau de chaleur urbain vénissian.
Avec la mise en œuvre d’une nouvelle délégation de service public (DSP) au début de l’année 2015, et le recours à un combustible végétal (résidu d’huile de palme) dans les vieilles chaudières qui fonctionnaient au fioul, le taux d’énergie renouvelable de la chaufferie des Minguettes a en effet dépassé le seuil des 50 %, qui ouvre droit à une TVA réduite à 5,5 %. Conséquence : la facture de l’usager a baissé de 10 %. “Et même un peu plus car nous avons bénéficié de la baisse du prix du gaz sur le marché”, précise Pierre-Alain Millet, adjoint en charge du logement, du développement durable et des énergies.
Une nouvelle étape, importante, s’ouvre en cette année 2016. Le 4 avril prochain, la société délégataire Vénissieux Énergies (groupe Dalkia), héritière de la SECV, procédera à la pose de la première pierre d’une seconde chaufferie bois qui entrera en fonctionnement au début de l’année 2017. Une nouvelle chaudière gaz est également prévue, de même qu’une rénovation de l’installation de cogénération (production simultanée de chaleur et d’électricité). La part du bois dans le bouquet énergétique passera ainsi à 58 %, celle du gaz à 28,8 %. Quant au fioul — l’énergie la plus exposée aux variations tarifaires, même si les cours du pétrole sont actuellement au plus bas — il disparaîtra quasiment du mix énergétique. Cela va entraîner, dès janvier 2017, une baisse supplémentaire de la facture de 6,4 %.
“Ces investissements entièrement supportés par le délégataire vont également permettre d’étendre le réseau pour raccorder de nouveaux abonnés et garantir un bon niveau de rentabilité, indique Pierre-Alain Millet. Depuis la mise en place de la nouvelle DSP en 2015, nous sommes du reste au-dessus des prévisions concernant le nombre de nouveaux contrats souscrits. Cela dit, il ne faut pas raccorder trop de clients car nous devons toujours rester en mesure de faire face à un pic de la demande en cas d’hiver très rigoureux.”
Réunion publique le 26 avril
Pour l’usager, les travaux qui vont commencer sur le site de la rue Albert-Einstein ne seront pas les plus voyants. C’est davantage cet été, durant l’intersaison de chauffe, que la transformation du réseau deviendra concrète aux yeux des habitants, pour ne pas dire pénalisante, avec de nombreux chantiers de voiries pour intervenir sur les canalisations. L’ensemble du réseau de distribution de la chaleur, y compris les sous-stations placées à l’entrée des résidences HLM ou des copropriétés, sera en effet converti en basse pression (température de l’eau moins élevée), en vue de diminuer les pertes thermiques ainsi que les coûts de maintenance. “Une réunion publique aura lieu le 26 avril pour présenter le détail et le planning des travaux, annonce l’adjoint. L’objectif étant d’être prêt pour la prochaine saison de chauffe. C’est le gros enjeu de cette année 2016.”
Dernier aspect de ce programme d’évolution du réseau de chaleur : l’amélioration de la relation avec les abonnés et les usagers. Le comité de transparence et de surveillance du chauffage continuera de se réunir régulièrement (le prochain rendez-vous est fixé au mois de juin). Mais la nouveauté attendue est la mise en ligne, d’ici quelques semaines, d’un site internet dédié de Vénissieux Énergies qui permettra d’avoir accès à un large bouquet d’informations : température, consommation, tarifs, gestion des incidents…
En quatre ans, la Ville a divisé par deux ses émissions de gaz à effet de serre
Lors du dernier conseil municipal, les élus ont adopté à la quasi-unanimité (seul le FN s’est abstenu) un Plan climat consolidé pour les années 2016-2020. Plan qui constitue le volet énergie de l’Agenda 21 vénissian, dont une évolution sera présentée d’ici quelques mois.
Pour amplifier la lutte contre le réchauffement climatique, la Ville entend poursuivre la baisse des émissions de gaz à effet de serre, des consommations énergétiques, notamment par l’isolation thermique, et l’augmentation de la part des énergies renouvelables. Les évolutions prévues sur le réseau de chaleur (lire ci-dessus) entrent pleinement dans ce cadre. Une étude a également été lancée pour développer un projet de photovoltaïque en auto-consommation électrique sur un grand équipement communal.
Mais plus que les projets du nouveau Plan climat sur lequel nous reviendrons au moment de sa mise en œuvre, c’est le bilan du premier Plan qui retient l’attention. Entre 2010 et 2014, la Ville — entendez par là tous les bâtiments communaux, le réseau de chaleur urbain, les livraisons, les déplacements de personnels — a vu en effet ses émissions de gaz à effets de serre (GES) divisées par deux ! Tandis que la part d’énergie renouvelable a atteint 26 %.
Ces résultats permettent d’ores et déjà à Vénissieux de dépasser largement les objectifs européens de réduction des émissions de GES, fixés à 20 % à l’horizon 2020.
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