Quel plus beau lancement pourrait espérer un éditeur pour son dernier-né qu’une soirée au Théâtre de Vénissieux ? Dans le double cadre du Printemps des poètes et de « Benvenuta l’Italia ! », l’Espace Pandora et le théâtre ont proposé, ce 26 mars, une soirée hommage au poète et cinéaste italien Pier Paolo Pasolini, assassiné il y a quarante ans sur la plage d’Ostie. L’auteur de « Une vie violente », publiée en 1959 à Milan, ne se doutait pas qu’une quinzaine d’années plus tard, sa mort le serait tout autant.
C’est également ce 26 mars qu’est sorti aux éditions La passe du vent, représentées par Pandora à Vénissieux, un recueil de textes sur Pasolini signé par une vingtaine d’auteurs – dont votre serviteur – sous le titre de « Un printemps sans vie brûle ».
Sur la scène du théâtre, le portrait de Pasolini, en noir et rouge tel que l’a dessiné Julie Dorille, est projeté en fond de plateau, accompagné par Ludovic Le Grand, prof de guitare à l’école de musique Jean-Wiéner, et le chanteur Pierre Ribemont. L’émotion est au rendez-vous de toutes ces voix qui, tantôt en français tantôt en italien, jusqu’en espagnol, célèbrent le poète. Il y a de la délicatesse, de la camaraderie, de la citation, du respect et de la colère chez Paola Pigani, Marc Porcu, Jean-Gabriel Cosculuella et Thierry Renard, qui lisent leurs propres textes ou le « Qui je suis » de PPP.
La mise en scène de Florian Santos est astucieuse, qui projette sur ces lectures des images en noir et blanc et une vidéo sur laquelle Giuseppe Lucatelli, un des auteurs du florilège, raconte son parcours romain avant son arrivée à Lyon. Sylviane Crouzet lira ensuite le texte savoureux de Lucatelli, disposé en rouleau tel le fameux manuscrit de « Sur la route » de Kerouac.
Pour cette deuxième session des Mitoyens d’honneur, le théâtre avait mis les bouchées (italiennes) doubles : une cafétéria aux couleurs transalpines et, dehors, le camion traiteur Mamma Gina où l’on pouvait se régaler de pâtes et d’arancini, boulettes de risotto farcies façon sicilienne.
Les Mitoyens d’honneur se poursuivent jusqu’au 28 mars avec, ce soir, le spectacle de clowns « Zerogrammi » et, samedi, « Lalala Napoli », hommage rock ‘n’ roll à la chanson napolitaine par François Castiello, l’accordéoniste de Bratsch, et le groupe No Mad ?, qui inviteront à lever le poing avec « Amore, sole e liberta ». Ce même soir, dès 18 heures, les élèves de l’école de musique animera un « apéro sérénade ».
« Un printemps sans vie brûle », édition La passe du vent, 15 euros.
Derniers commentaires