Les inquiétudes ont commencé au mois d’octobre, quand les syndicats ont su qu’une nouvelle réorganisation était dans les tuyaux. Et elles ont grandi un mois plus tard, quand le PDG de l’entreprise a déclaré qu’en France il y avait 20 % d’effectifs en trop.
Depuis les craintes se sont confirmées. La CGT relate ainsi que “le vendredi 20 février, lors d’un CHST concernant la réorganisation du service commercial Afrique/Moyen-Orient, les salariés ont appris la disparition de leur service. Soixante postes sont en jeu. Ils devraient être délocalisés.” La CGT indique que “cette annonce de la part de Volvo (N.D.L.R. : la firme suédoise est propriétaire de Renault Trucks) a été faite sans en informer les instances représentatives du personnel. Cette suppression est d’autant plus brutale que le service avait atteint ses objectifs avec brio.”
La CFDT aussi tire la sonnette d’alarme. Le syndicat s’est même fendu d’une lettre au ministre de l’Économie et de l’Industrie, Emmanuel Macron, pour condamner “l’attitude du groupe Volvo dans cette course sans fin à la baisse des coûts, avec principalement la baisse du coût du travail en ligne de mire”. La CFDT se demande si le code de conduite Volvo n’est pas uniquement commandé par “la stratégie boursière”.
Selon le syndicat, les réductions de coûts de structure envisagés par la direction toucheraient non seulement les activités informatiques et commerciales, mais aussi les activités pièces de rechange et études dans l’établissement de Lyon (qui réunit les sites de Vénissieux et Saint-Priest), et l’activité montage de camions à Bourg-en-Bresse.
La CFDT a demandé à Emmanuel Macron d’intervenir pour que “Volvo passe d’une stratégie boursière à une stratégie industrielle”. Le ministre de l’Économie, à supposer qu’il en ait la volonté, va devoir être convaincant : le groupe vient en effet d’annoncer, selon la CGT, qu’il « verserait 600 millions d’euros de dividendes aux actionnaires, ce qui représente 2,7 fois le résultat de l’exercice 2014”.
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