Après les discours, après la signature d’un traité d’amitié entre les deux villes, vint la traditionnelle cérémonie d’échange de cadeaux. Foulard brodé palestinien pour Michèle Picard. Beau livre illustré sur la ville de Vénissieux pour Walid Abou Mweiss. Entres autres.
Et puis l’accompagnateur et traducteur du maire de Jénine a sorti une photo de groupe, où l’on reconnaissait Blandine Chagnard, l’ancienne présidente de l’association Jénine-Vénissieux, décédée dans un accident d’autocar en Algérie durant l’été 2013. Ce solide gaillard a alors été submergé par l’émotion. Et la salle avec lui. “Blandine est dans nos cœurs, nous ne l’oublierons jamais”, est-il parvenu à articuler. Avant d’expliquer, l’émotion maîtrisée, que le principal parc urbain de Jénine (6,7 hectares) porte désormais le nom de Blandine Chagnard. “La plaque est posée sur le plus grand arbre du parc, précisait-il. En voici une petite branche que nous voudrions vous offrir symboliquement.”
Ce moment d’émotion dans une cérémonie par ailleurs protocolaire illustre le caractère particulier des liens qui unissent les deux communes. “Tout le monde a en mémoire l’épouvantable massacre du camp de réfugiés de Jénine en 2002, et tout se souvient de Ghadir, jeune fille blessée par l’armée israélienne, et opérée des yeux à Lyon grâce à un formidable élan de solidarité”, a rappelé Michèle Picard. Depuis, il y a eu beaucoup d’autres initiatives. Mais les deux communes n’étaient pas encore officiellement liées.
“J’espère que nous pourrons ainsi consolider notre coopération, a déclaré Walid Abou Mweiss. Treize ans après l’agression de l’armée israélienne sur la ville, il reste beaucoup à faire. Nous n’arrivons pas à remplir correctement toutes nos missions au service de la population.”
Auparavant le maire de Jénine avait “vigoureusement condamné” les attaques terroristes perpétrées à Paris début janvier : “Nous souhaitons paix et stabilité à la France, nous souhaitons que votre pays reste fidèle aux principes républicains qui font sa grandeur.”
Concernant le conflit israélo-palestinien, Michèle Picard a indiqué qu’elle voulait continuer à croire à une solution politique, “malgré des tensions géopolitiques très fortes, malgré ces drames récurrents qui nous révoltent”. Walid Abou Mweiss a pour sa part formulé le souhait que le gouvernement français, dans la foulée de l’Assemblée, reconnaisse bientôt officiellement l’État de Palestine.
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