Depuis l’agression perpétrée le 24 décembre contre Samir Toumi, le directeur de l’Équipement polyvalent jeunes Pyramide, c’est l’incompréhension dans le quartier. Rencontrés hier à proximité de l’EPJ, des habitants acceptent de discuter, sous couvert d’anonymat. “On ne comprend pas, c’est la consternation, dit cette maman. À l’EPJ, ils font du bon boulot. Moi, je pense que cette structure gène les voyous. » Un homme : “Bien sûr, ça nous inquiète mais au fond, ce n’est pas vraiment étonnant parce qu’ici, entre les trafics et l’économie parallèle, il règne une vraie insécurité. Et une structure qui tient la route comme l’EPJ, ça dérange.
» Nos enfants y vont régulièrement, poursuit ce Monsieur. La plupart du temps, ils sont dans le même collège, le même lycée, ils s’y retrouvent entre copains et copines. Sincèrement, c’est dommage. En tout cas, je pense que les élus doivent décider de laisser cet EPJ ouvert parce qu’il est préférable que les jeunes —dont la grande majorité sont bien, j’insiste— fréquentent l’EPJ plutôt que de traîner dans la rue. Sinon, les voyous auront gagné. »
Alors que l’ensemble des EPJ sont fermés jusqu’au 5 janvier, un jeune s’inquiète aussi : « Que va devenir l’EPJ ? Et son directeur ? Va-t-il revenir ou pas ?”
À la rencontre des SDF, le soir de Noël
Malgré cette agression, six filles de l’EPJ Pyramide, âgées entre 14 et 16 ans, ont décidé de ne pas baisser les bras. Bien au contraire. Depuis des mois, elles travaillaient avec Samir et les animateurs de l’EPJ sur un projet monté grâce au Défi solidaire organisé à l’initiative de l’institut Bioforce : aller à la rencontre des plus démunis le soir de Noël, en partenariat avec une association qui travaille dans le quartier de Perrache à Lyon. Et elles ont assuré. Encadrées par deux animateurs vacataires de l’EPJ Pyramide et du responsable permanent de l’EPJ Parilly, les jeunes Vénissianes ont servi 120 repas à des SDF ainsi qu’à des familles défavorisées.
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