Le tribunal administratif de Lyon a prononcé, mardi 7 octobre, “l’annulation totale des opérations électorales des 23 et 30 mars à Vénissieux”. Il suit en cela l’avis rendu le 23 septembre par le rapporteur public, qui estimait que la liste d’extrême droite “Vénissieux fait front” était irrégulière, et que sa présence au second tour avait pu avoir une incidence sur les résultats de l’élection.
Le tribunal a en outre décidé de suspendre de leur mandat les deux élus d’extrême droite, Yvan Benedetti et Estelle Gagon, tout en les déclarant inéligibles pour une durée d’un an.
Rappelons que le 30 mars dernier, à l’issue d’une quadrangulaire, Michèle Picard (PCF) avait été élue maire avec 37,64 % des suffrages, à la tête d’une liste d’union de la gauche qui ne comportait pas le PS. Elle récoltait 955 voix de plus que candidat de la droite, Christophe Girard (30,40 %). Yvan Benedetti, en rupture du FN pour ses positions ultra-droitières, avait pour sa part recueilli 1335 voix (10,26 %).
Deux recours avaient été déposés : l’un par le préfet, qui demandait l’annulation de l’élection des deux élus d’extrême droite du fait des irrégularités constatées au moment de la constitution de la liste (plusieurs candidats ayant été trompés sur la nature de leur engagement) ; l’autre par Christophe Girard qui, se fondant aussi sur l’irrégularité de “Vénissieux fait front”, allait plus loin en réclamant l’annulation du scrutin et la tenue de nouvelles élections “libres et régulières”.
Comme le rapporteur public, le tribunal a donc considéré que “le report éventuel d’un certain nombre des voix qui se sont portées sur M. Benedetti aurait pu modifier l’issue du scrutin”. Même s’il observe par ailleurs qu’ “il n’est pas possible d’apprécier si ces suffrages se seraient exprimés en l’absence de cette liste”.
Michèle Picard : “Profonde injustice et totale incompréhension”
“Profonde injustice et totale incompréhension ! Voilà le sentiment qui m’anime après cette décision, a réagi Michèle Picard. Dans un climat délétère, nous avons mené une campagne exemplaire, sérieuse et, contrairement à certains, respectueuse de l’ensemble des règles démocratiques et du débat public. (…) La majorité municipale est sanctionnée alors qu’aucun grief contre notre liste n’a été retenu, ni même évoqué par le tribunal administratif. Un comble !”
La réaction de Christophe Girard est naturellement d’une tout autre nature. Le leader de la droite locale affiche sa satisfaction : “Les Vénissians, comme je le demande depuis de longs mois, vont enfin avoir le droit à des élections libres et régulières”.
Ces élections peuvent se tenir dans les tout prochains mois si aucune des parties ne décide de faire appel du jugement ; ou vers l’été si un ou plusieurs recours sont déposés devant le Conseil d’État. “La majorité municipale va prendre le temps de l’échange et de la réflexion pour décider des suites juridiques à donner”, a indiqué Michèle Picard. Tout en appelant sans tarder “les Vénissians attachés aux valeurs républicaines, progressistes et de gauche, à se mobiliser et à faire bloc contre une droite libérale et populiste, une droite revancharde qui n’a pas accepté la large défaite exprimée de façon claire et nette dans les urnes en mars dernier.”
Christophe Girard pour sa part déjà annoncé la constitution de la liste “Je vote pour le bons sens” et appelle les habitants à “tourner définitivement la page de Mme Picard”.
La campagne est lancée…
maule jeanpierre
8 octobre 2014 à 17 h 25 min
cela ne m’étoones pas de la droite,avec toutes les « casseroles » qu’ils ont ,ils veulent donner des leçons d bon sens,vénissieux restera toujours une ville dirigée par les défenseurs des travaiileurs ,le pcf