De l’aveu même de Pierre-Alain Millet, président de la Sacoviv (Société anonyme de construction de la ville de Vénissieux), le Couloud vit une “situation difficile”. “Nous sommes confrontés au quotidien à d’importants dépôts d’encombrants provenant en grande partie de nos locataires mais également de personnes de passage”, indique celui qui est par ailleurs adjoint au maire de Vénissieux en charge du logement.
Les efforts déployés par la Sacoviv sont jusqu’ici restés vains. Ni le recours à la société d’insertion Estime (pour intervenir en complément sur le nettoyage des parties communes et l’élimination des rejets) ni le recrutement d’un agent supplémentaire pour l’entretien des espaces extérieurs n’ont entraîné une amélioration notable de la situation.
Le bailleur social a donc décidé de lancer une opération lourde de remise en propreté des allées. Commencée le 30 septembre, elle s’achèvera à la mi-octobre. Son coût (12500 euros) ne sera pas répercuté sur les charges. “Nous voulons ainsi démontrer à nos locataires l’engagement de la société pour leur cadre de vie et l’entretien courant de notre patrimoine, explique Pierre-Alain Millet. Il s’agit également de recréer une situation permettant des conditions de travail normales des agents. L’objectif est de construire progressivement un contrat de confiance. Cela nécessite la définition d’un état standard de propreté des parties communes et des espaces extérieurs qui soit clair, vérifiable et partagé par les locataires et nos agents.”
Punaises de lit
Autre difficulté : la présence de punaise de lits dans certains appartements. Le petit insecte, qui a la taille et la couleur d’un pépin de pomme, avait déjà été signalé au Couloud en 2011. Il se nourrit exclusivement de sang humain, provoquant des démangeaisons qui peuvent être très douloureuses.
Contrairement aux idées reçues, l’hygiène n’a rien à voir à l’affaire. À New York et à Paris, où les punaises pullulent depuis plusieurs années, les hôtels de luxe sont logés à la même enseigne que les résidences HLM. Et quand la bestiole est installée, on ne la déloge pas facilement.
“S’il est assez simple de traiter quelques punaises sur un matelas, il devient très difficile de s’en libérer dans un appartement infesté, souligne Pierre-Alain Millet. Nous allons néanmoins examiner au cas par cas toutes les demandes d’intervention afin de permettre une prise en compte des situations les plus difficiles.”
La Sacoviv n’est pas le seul bailleur concerné. Loin s’en faut. Le nombre de cas recensés par les services de la ville est passé de 2 en 2010 à 30 en 2014. Aucun quartier de la commune n’est épargné. C’est pourquoi le président de la Sacoviv a demandé à ses services de se rapprocher des autres bailleurs présents sur la commune pour “dégager une position commune, faire une cartographie de l’infestation et mettre en place un plan d’action avec une réponse identique sur les conditions de prise en charge.”
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