Section parallèle du festival de Cannes programmée par Édouard Waintrop et son équipe, la Quinzaine des Réalisateurs affichait, pour son édition 2014, une sélection de 17 longs-métrages, 11 courts-métrages et deux séances spéciales : « P’tit Quinquin » de Bruno Dumont et une reprise du célèbre « Massacre à la tronçonneuse » de Tobe Hooper.
Jusqu’au 23 septembre, le cinéma Gérard-Philipe a choisi de présenter cinq films, dans le cadre du Meilleur de la Quinzaine des Réalisateurs : « Bande de filles » de Céline Sciamma, « Les combattants » de Thomas Cailley (qui a déjà remporté quatre prix), « Pride » de Matthew Warchus, « Whiplash » de Damien Chazelle et « Le conte de la princesse Kaguya » d’Isao Takahata.
Cette année, de grands noms de la mise en scène, tels John Boorman avec l’ironique « Queen and Country », le documentariste Frederick Wiseman ou Isao Takahata, l’un des maîtres du cinéma japonais d’animation, côtoyaient des cinéastes confirmés (les Elkabetz), à suivre (Céline Sciamma, déjà auteur de « La naissance des pieuvres » et « Tomboy ») et des débutants (Thomas Cailley).
Auteur du magnifique « Tombeau des lucioles » (1988), Isao Takahata a annoncé qu’il prendrait sa retraite avec cette « Princesse Kaguya » qui nous charme tant. Triste nouvelle pour les admirateurs des studios Ghibli puisque l’autre grand artiste de la maison, Hayao Miyazaki, a lui aussi décidé de stopper sa carrière avec le récent « Vent se lève ». « Le conte de la princesse Kaguya » est une merveille, tant du point de vue de la délicatesse de son scénario que de la beauté des dessins et de l’animation. Takahata a le don particulier de tirer des larmes aux plus endurcis des spectateurs. Comment ne pas pleurer aux malheurs des enfants du « Tombeau des lucioles » ? Et aux aventures si belles et si étranges de cette petite princesse Kaguya, née dans un bambou ? Un ravissement.
De toute la Quinzaine, « Les combattants » est sans aucun doute le film dont on aura le plus parlé. Ce premier long-métrage d’un élève de la Fémis retrace le parcours atypique d’une rencontre entre deux jeunes gens. Des deux, la fille (Adèle Haenel) est la plus originale, qui veut suivre une préparation militaire et se prépare à la survie d’une catastrophe, quelle qu’elle soit.
« Pride » prend place sur fond de thatchérisme et évoque lui aussi une rencontre : celle de deux communautés. D’un côté, les mineurs gallois en grève, de l’autre les gays londoniens qui décident de leur venir en aide. Enfin, « Whiplash » et « Bande de filles » racontent deux trajectoires : celle d’un jeune batteur de jazz américain qui veut réussir à tout prix et celle d’un groupe de copines qui, sortant d’une banlieue, veut s’affranchir de tous les interdits.
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