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Cédric Denoyel, P-DG de Capsa : le transformateur

Bureaux, logements, bars, restaurants, éléments de scénographie… Les containers maritimes peuvent avoir de multiples usages. La société Capsa, créée à Vénissieux en 2013, en a fait sa spécialité. Avec à sa tête un P-DG trentenaire, Cédric Denoyel, défenseur de l’industrie, passionné d’art et bénévole associatif.

Denoyel

 

Bureaux, logements, bars, restaurants, éléments de scénographie… Les containers maritimes peuvent avoir de multiples usages. La société Capsa, créée à Vénissieux en 2013, en a fait sa spécialité. Avec à sa tête un P-DG trentenaire, Cédric Denoyel, défenseur de l’industrie, passionné d’art et bénévole associatif.

Allure jeune et cheveux grisonnants, Cédric Denoyel nous reçoit dans des containers. Évidemment. Quatre containers découpés et assemblés qui forment les bureaux de sa société, avenue Pierre-Sémard. Ils sont posés devant l’atelier de transformation, un grand bâtiment typique de ce vieux secteur industriel de Vénissieux. Une dizaine de chaudronniers, soudeurs, électriciens, menuisiers et plombiers y triturent et réinterprétent ces boîtes métalliques que l’on voit d’ordinaire juchées sur les camions, trains et bateaux.
« Le container est un objet extraordinaire, simple, ludique, pratique, multimodal, s’enthousiasme Décric Denoyel, qui a créé Capsa au début de l’année 2013. C’est l’objet type de la mondialisation. Chaque boîte est chargée d’histoires, a parcouru des dizaines de milliers de kilomètres et transporté toutes sortes de marchandises. Mais ce qui nous intéresse en premier lieu c’est qu’elle peut répondre à un tas de problématiques. »
Solide, étanche, plutôt bien isolé, bon marché, facilement transformable et transportable, le container se prête en effet à de nombreux détournements : bureau de chantier, bar, restaurant street food, élément de scénographie pour l’événementiel… et même, de plus en plus souvent, unité de logement que les architectes utilisent comme un Lego.

Art et industrie

Si le logement container est relativement répandu aux Pays-Bas et en Allemagne, ainsi qu’en Australie et au Canada, il n’est apparu en France qu’en 2010 avec la construction de la résidence universitaire du Havre. Cédric Denoyel était déjà de la partie, en tant que sous-traitant du groupe Vinci.
« Pour moi tout a commencé en 2005 quand j’ai repris la société de mon beau-père spécialisée dans la location de containers pour le BTP, rappelle l’entrepreneur. Un artiste, Bernard Mans, m’a contacté pour me proposer une collaboration dans le cadre de la Fête des lumières. Nous avons construit six tours de containers qui se dressaient comme des totems dans la nuit lyonnaise. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de l’extraordinaire potentiel de cet objet. Et j’ai compris que la culture pouvait être un créneau de diversification et d’innovation pour l’industrie dont je suis un fervent défenseur. L’art a transformé ma vie d’entrepreneur. »
Depuis, Cédric Denoyel a multiplié les collaborations artistiques. Pour la dernière édition des Nuits sonores, le territoire de Confluence a été balisé avec près de 70 containers aux fonctions diverses : signalétique, bar, billetterie, éléments de décor. « Ces opérations sont une vitrine extraordinaire pour notre activité, elles sont aussi une source de motivation pour mes collaborateurs, de l’ingénieur au chaudronnier, qui s’éclatent professionnellement. »
Le lancement de la nouvelle gamme de camions Renault Trucks en juin 2013 à Eurexpo a été de ce point de vue un moment phare de la toute jeune société Capsa : l’événement a nécessité la transformation et la mise en place de 210 containers, notamment pour construire un mur de près de 50 m de large sur 20 m de haut.

Logements d’urgence

L’événementiel n’est pas le seul secteur d’activité. Le quotidien de l’entreprise est fait de négoce (location, vente et transport de containers), de stockage (garde-meubles pour professionnels et particuliers) et de transformation industrielle (création d’ateliers de chantiers, de bureaux, de bungalows, de locaux techniques). C’est toutefois dans les métiers de l’ouvrage que Cédric Denoyel place ses plus grands espoirs de développement. Autrement dit la construction. « Le container représente une économie de 30 % ainsi qu’un temps de chantier divisé par quatre ».
Stockés au fond du site de 13000 m2 de l’avenue Pierre-Semard, plusieurs unités sont prêtes à partir pour Châlons-en-Champagne où elles seront assemblées pour bâtir une pépinière d’entreprises. Courant septembre, les Ateliers Frappaz à Villeurbanne, qui hébergent le Centre national des arts de la rue, vont inaugurer leurs nouveaux locaux signés Capsa, composés de 19 containers. « Les possibilités sont immenses », insiste Cédric Denoyel, qui ambitionne en particulier de répondre à la problématique du logement d’urgence. « On peut facilement créer des logements de 13 ou 30 m2 à un prix deux fois inférieur à ceux pratiqués actuellement. Ce marché nous permettrait d’engager 20 à 25 % de personnes en insertion. Nous avons fait un test à l’occasion de la dernière Biennale d’art contemporain de Lyon et il a été très concluant. »
L’entrepreneur est aussi un bénévole associatif actif. Et un amateur de longue date de musique électronique. Trésorier de l’association Arty Farty qui organise chaque année les Nuits sonores, il est presque plus disert quand il parle culture que travail, sauf pour souligner les vertus du management horizontal au sein de Capsa, « une start-up industrielle où chacun peut être force de proposition ».
Avant de nous raccompagner, Cédric Denoyel demande de relayer une invitation : « Ici j’ai de la place, or j’ai remarqué que beaucoup de structures culturelles de l’agglomération en manquaient pour stocker leur matériel. Se retrouver permettrait de générer des rencontres, des collaborations, voire des événements. Faites-le savoir ! »

2 Commentaires

1 Commentaire

  1. Gilles Lulla

    8 septembre 2014 à 13 h 57 min

    Bonjour,

    La société Capsa ne propose pas de container meublé. M. Denoyel indique que c’est une solution technique possible et avantageuse pour les pouvoirs publics qui voudraient répondre au problème du logement d’urgence. Concernant votre recherche de logement, je vous invite à prendre contact avec la Ville de Vénissieux (04 72 21 44 44) qui saura sans doute vous donner des contacts utiles. Bien cordialement.

  2. munari éric

    8 septembre 2014 à 13 h 43 min

    Bonjour, je suis à la recherche d’une chambre meublée, peut importe le style ! je suis de valenciennes et viens travailler pour une période indéterminée sur Vénissieux à l’EMT de la SNCF av. pierre sémard ; si vous avez un container meublé n’hésitez pas à m’informé de vos conditions et prix .
    Cordialement .

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