Réunis en assemblée générale ce mardi, les cheminots du dépôt de Vénissieux ont voté la grève pour la 7e journée consécutive, alors que le projet de réforme ferroviaire est présenté aujourd’hui devant l’Assemblée nationale.
Par 47 voix et 4 abstentions sur 51 votants, les cheminots grévistes du dépôt de Vénissieux, réunis ce matin en assemblée générale, ont décidé de poursuivre le mouvement entamé le 11 juin. Une très large majorité qui ne surprend pas dans ce dépôt où les syndicats SUD et CGT, qui s’opposent au projet de réforme ferroviaire à la différence de la CFDT et l’UNSA, sont largement majoritaires.
“Le taux de grévistes est bien plus important que ne le prétendent la direction de la SNCF et le gouvernement, souligne d’emblée Serge Moustier, secrétaire CGT du site. Depuis le début du conflit, les grands médias ne parlent que des galères des usagers. On nous accuse même d’empêcher les lycéens de passer le bac. Il y a clairement une tentative de jeter le discrédit sur le mouvement. Mais quand on va au-devant des usagers pour discuter avec eux, on ne rencontre pas d’hostilité manifeste. Beaucoup comprennent les raisons de notre grève quand on prend le temps de leur expliquer.”
Le projet de réforme, qui arrive aujourd’hui devant l’Assemblée nationale, vise à revenir sur la séparation entre la SNCF, qui exploite les lignes, et RFF, qui gère les infrastructures ferroviaires. Mais plutôt que de créer une unique société, c’est une triple structure qui verrait le jour : une société mère SNCF piloterait deux entités, l’une chargée de l’exploitation, l’autre de l’infrastructure.
Pour la CGT et SUD, ce projet de réforme ferroviaire, sous couvert d’une fausse réunification, n’a d’autre objectif que d’organiser le découpage de la SNCF et de préparer les conditions d’une privatisation du service public ferroviaire, dans le cadre de l’ouverture à la concurrence prônée par l’Union européenne et prévue à l’horizon 2022. “En Suède aussi les cheminots sont en grève reconductible depuis le 2 juin, précise Hervé Margueron, élu CGT. Depuis 2010, la SJ, l’équivalent suédois de la SNCF, a perdu le monopole sur le transport de voyageurs. Tout un tas d’opérateurs privés ont fait leur apparition. Les conditions de travail des cheminots ont été violemment attaquées. Nous ne voulons pas de ça ici. Il s’agit de défendre notre statut mais aussi la qualité du service rendu aux usagers. Tout le monde sait ce que la privatisation a fait des chemins de fer anglais.”
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