Plusieurs dizaines de parents se sont retrouvés ce matin au groupe scolaire du Centre pour bloquer l’accès aux classes. Ils protestaient contre le non-remplacement d’une enseignante de CM1.
“Depuis le début de l’année, elle a manqué 47 jours. Autrement dit trois mois. Cette situation est intolérable”, résume Sonia Sahraoui, membre de la FCPE. Une autre maman : “Nous avons alerté l’inspection académique. Ils n’ont pas de remplaçant. On a l’impression qu’ils se fichent de nous. Si l’inspectrice de l’Éducation nationale de Vénissieux ne vient pas à nous, nous irons manifester devant ses locaux. Comment peut-on laisser des enfants sans enseignants ! »
Dans la cour, ce vendredi, la colère est palpable. “Nos enfants sont en CM1. Trois mois a être répartis dans d’autres classes, ce n’est pas une solution. Le programme n’est pas terminé. Que vont-ils faire en CM2 puis en 6e. C’est parce que nous vivons à Vénissieux que nous n’avons pas de remplaçant ?”, lance cette jeune maman d’un enfant de la classe.
Michèle Picard, maire de Vénissieux, accompagnée de plusieurs élus dont Véronique Callut, la nouvelle adjointe en charge de l’éducation et de la jeunesse, ont apporté leur soutien aux parents. Le maire a également dénoncé cette situation dans un courrier adressé à M. Baglan, directeur académique des services : “À ce jour dans notre ville, plusieurs groupes scolaires doivent faire face à ce problème. À l’école élémentaire Saint-Exupéry, un poste à mi-temps n’est pas couvert depuis le 10 février et une pétition est en cours d’élaboration par les parents d’élèves. La semaine dernière, les parents élus au Conseil d’école de Paul-Langevin manifestaient pour signaler ce même type de dysfonctionnement. Ces faits récurrents alertent et démontrent une vraie problématique sur la commune, en particulier pour les établissements situés en zone d’éducation prioritaire.”
La Ville avait déjà connu pareille situation en février 2011. Une centaine d’enfants étaient alors sans enseignant. Quelques mois plus tard, le ministre de la Ville de l’époque, Maurice Leroy, était venu signer à Vénissieux un nouveau Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS), dans lequel l’État promettait une mobilisation des crédits de « droit commun » dans les zones classées prioritaires. Il s’engageait notamment à ce que les absences des enseignants du premier degré n’excèdent pas deux jours. On est très loin du compte. Et aucun remplaçant n’est annoncé à ce jour à l’école du Centre. Affaire à suivre dès lundi matin.
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