La reconversion de l’ancienne clinique sera achevée au mois de juin. À la rentrée, ses premiers occupants emménageront : des jeunes et des seniors, avec des logements séparés mais des espaces de vie communs. Un projet novateur porté par l’organisme OdeliA et la Mutualité du Rhône. Et réalisé par le groupe EM2C.
Avant d’être un concept original, la reconversion de l’ancienne clinique de la Roseraie est une belle réalisation technique et architecturale. Le défi consistait à transformer un bâtiment médical, en partie enterré, en une résidence accueillante et lumineuse. Pour ce faire, le groupe EM2C, en charge du chantier, a fait procéder à un décaissement du terrain le long des murs, à l’ouverture de fenêtres et au percement en toiture de trois puits de lumière. Le résultat est étonnant. En parcourant les lieux — une visite du chantier était organisée récemment en présence du maire de Vénissieux, Michèle Picard — on imagine difficilement que circulaient ici, il y a encore quelques années, infirmières, médecins et brancards.
Dès le mois de septembre s’y croiseront des jeunes gens entre 18 et 25 ans et des personnes âgées autonomes. La Mutualité du Rhône et l’organisme d’économie solidaire OdeliA, associés dans l’opération, ont prévu 58 logements juniors et 104 pour les seniors, des studios, T1 bis et T2. Les rythmes de vie d’un étudiant et d’un retraité étant forcément éloignés, les zones d’habitation sont distinctes avec des entrées spécifiques. La mixité se fera dans les espaces de vie communs : cafétéria, bureau de presse, épicerie, coiffeur, bibliothèque, jardins… “Et aussi par l’intermédiaire d’un réseau intranet, indique Yohann Patet, responsable de programmes à EM2C. L’idée est d’amener les jeunes et les seniors à échanger des services selon les compétences de chacun. Cela peut aller du bricolage à l’aide aux révisions, en passant par la couture, la cuisine, l’informatique…”
Si les logements jeunes seront livrés tout équipés, les seniors auront la possibilité d’emménager avec leurs meubles. “C’est une résidence intergénérationnelle, mais elle tient compte de la spécificité des publics accueillis, précise Yohann Patet. On retrouve aussi ce souci dans le choix des couleurs, assez conventionnelles dans la partie senior et beaucoup plus vives chez les juniors.”
À vocation sociale
Commencés en février 2013, les travaux seront livrés au mois de juin prochain. Le coût global s’élève à quelque 13 millions d’euros. Ce qui n’est pas très élevé pour 162 logements. Le groupe EM2C dit avoir “optimisé toutes les phases du chantier de façon à pouvoir pratiquer à la sortie des tarifs abordables”. Entièrement privée, l’opération n’en est pas moins “à vocation sociale”. Les prix de location ne sont pas encore précisément fixés mais ils devraient tourner autour de 400 euros pour un appartement junior et entre 700 et 800 euros pour un appartement senior. Les tarifs pourront également varier en fonction des forfaits choisis (avec ou sans restauration et autres services).
De fait, tant en direction des jeunes que des personnes âgées, la future résidence intergénérationnelle de la Roseraie se positionne sur des créneaux où l’offre manque actuellement. Entre le logement social, abordable mais rare, et celui relevant du secteur privé, plus courant mais cher, les jeunes peinent à trouver un toit adapté à leurs moyens et à leurs besoins. Quant aux personnes âgées, elles sont de plus en nombreuses, entre 75 et 85 ans, encore autonomes et en bonne santé, mais souffrant d’isolement, à chercher un lieu de vie qui leur offre à la fois sécurité et convivialité.
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