Il faut admettre qu’il a belle allure, cet appartement témoin du numéro 14 de la résidence Louis-Aulagne. Filets enlevés, double toile de verre posée au plafond, murs toilés également, peinture neuve, sécurisation des balcons… Le bailleur, l’Opac du Rhône, n’a pas lésiné sur les moyens pour satisfaire les locataires.
Depuis l’été 2010 et la chute de deux morceaux de plafond dans des appartements, les locataires vivent au rythme des travaux, des réunions et des expertises demandées par l’Opac. D’abord, des poteaux ont été plantés dans les appartements les plus menacés. Ensuite, des filets de sécurité ont été installés dans les 278 logements de la résidence, dont les bâtiments datent des années 1930 et 1950.
“Nous réalisons, au cours des deux prochaines années, d’importants travaux d’embellissement et de réhabilitation dans les allées paires 2 à 18, datant des années 1950, rappelle Stéphane Goupy, directeur de l’agence de Vénissieux de l’Office départemental. Ils impliquent pour les habitants environ trois mois de relogement provisoire. La façade est également reprise, pour que les logements soient conformes au Grenelle de l’environnement, par exemple en termes d’isolation. Le mode de chauffage aussi change, passant d’un individuel gaz à une chaudière collective. Il s’agit d’importants travaux, qui, je l’espère, seront bien accueillis par nos locataires.”
Au total, cinq millions d’euros seront investis par l’Opac dans cette réhabilitation. Les travaux d’isolation de façade ont par ailleurs fait l’objet d’une participation des locataires, au titre du dispositif de Contribution du locataire aux travaux d’économies d’énergie. Ce programme “gagnant-gagnant” (le locataire voit sa facture énergétique baisser et le bailleur ne supporte pas seul le coût des travaux), représente pour les habitants un coût fixe de 4 euros par mètre carré et par an.
La visite de l’appartement témoin, le jeudi 19 décembre a attiré de nombreux habitants, forcément ravis de voir ce qu’allaient devenir leurs logements, dans cette résidence à laquelle les locataires manifestent un fort attachement. Ce qui n’empêche pas la CNL de poser quelques réserves : “Ce qui nous chagrine, explique Robert Gibert, au nom de l’amicale de locataires, c’est que tout ne sera pas refait de façon équitable dans les appartements. Ainsi, par exemple, s’il n’y a pas besoin de changer les éviers, alors ils ne seront pas remplacés. Nous aurions souhaité que tout soit refait, du sol au plafond, dans tous les logements. Sans cela, nous craignons une réhabilitation au rabais.”
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