“Les Veninov ont écrit une nouvelle page du grand livre de l’histoire vénissiane. Durant deux ans et demi, ils ont été les acteurs d’une lutte exemplaire, pour défendre ce fleuron de l’industrie et du savoir-faire français, sacrifié sur l’autel de la finance. Une histoire commencée en 1874 par Eugène Maréchal.” Michèle Picard, maire de Vénissieux, a remis ce lundi 24 juin aux syndicalistes de Veninov (Cathy Chollier, Ayadi Assadi, Stéphane Navarro et Serge Marcoccia) la médaille de la Ville devant une centaine de personnes.
Un hommage mérité pour ces anciens employés de Veninov dont le repreneur n’a pas voulu au moment de la reprise de l’activité, alors même qu’ils avaient mené la lutte. “Cette soirée marque la reconnaissance d’une ville et de ses habitants à ceux qui ont su, au travers de leur lutte, défendre l’industrie et le savoir-faire français. Quatre personnalités différentes qui ont porté à bout de bras le combat des Veninov. Cathy, une personnalité à fleur de peau, qui a su défendre avec pugnacité les intérêts des salariés. Stéphane, au caractère déterminé, qui ne lâche rien tout en alliant dignité et humour. Ayadi, un élément incontournable qui a su dépasser sa réserve. Serge, dont l’investissement a été essentiel au collectif.”
“Cette médaille, c’est énorme, a réagi Stéphane Navarro. Cette lutte a été usante moralement, physiquement. Aujourd’hui, nous retravaillons tous, en intérim pour le moment. Ca fait du bien de reprendre une vie normale, de réintégrer une entreprise. Aux collègues qui ont repris à Veninov, je souhaite bon courage, parce qu’il y a fort à faire.”
Cette mise à l’honneur constituait également l’occasion de revenir, devant le comité de soutien, sur la lutte menée ces deux dernières années. “Il ne faut pas sous-estimer notre victoire, rappelait Michèle Picard, même si elle ne semble pas à la hauteur de ce que nous espérions (Windhager avait, lors de la reprise, promis 50 emplois à temps complet, N.D.L.R.).” Le député honoraire, André Gerin, a pour sa part tenu à souligner “le caractère historique” du combat des Veninov : “Cette lutte a été exemplaire. Windhager a eu affaire à une véritable équipe, à des leaders, des gens capables de travailler avec les institutions, capables d’entendre des décisions judiciaires. En somme, des responsables syndicaux modernes, une belle façon d’être des citoyens à part entière.”
Et maintenant ? Dans l’immédiat, on attend du repreneur autrichien qu’il atteigne comme promis la barre des vingt emplois créés, et que des commandes sortent de l’usine dès le mois de juillet. Indépendamment de ces engagements, deux actions en justice pourraient être menées contre Windhager. “Une rencontre avec nos conseillers juridiques est prévue pour ces prochains jours, annonce Yves Cormillot, expert du Comité d’entreprise. Nous allons étudier la possibilité d’attaquer le groupe autrichien pour non-respect d’une promesse d’embauche collective, et pour discrimination à l’embauche à l’encontre des anciens délégués syndicaux.”
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