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Après sept ans de travaux, la mosquée El Forkane inaugurée

Située non loin de l’Urssaf qui lui a longtemps donné son nom, la mosquée El Forkane a été officiellement inaugurée. Un pas important dans la normalisation de la pratique du culte musulman à Vénissieux.

Située non loin de l’Urssaf qui lui a longtemps donné son nom, la mosquée El Forkane, considérablement agrandie, a été officiellement inaugurée. Un pas important dans la normalisation de la pratique du culte musulman à Vénissieux.

On pourrait presque parler de printemps des mosquées à Vénissieux. Alors que la mosquée turque de Parilly est sur le point d’être achevée — l’ouverture officielle est programmée le 9 juillet prochain, date de commencement du Ramadan — la mosquée El Forkane des Minguettes, a été inaugurée le 22 mai. Un édifice de grande taille, à l’architecture soignée, avec une salle de prière principale de 350 m2, une autre en mezzanine de 150 m2, auxquelles s’ajoutent des salles de cours et de documentation.
Ce double événement n’a pourtant rien d’une brusque poussée saisonnière. Il est le fruit d’un long travail engagé dès le milieu des années quatre-vingt-dix et formalisé par la signature d’un protocole d’accord en 2006. Le texte avait été paraphé par André Gerin, Jean-Pierre Lacroix et Azzedine Gaci, alors respectivement député-maire de Vénissieux, préfet du Rhône et président du Conseil régional du culte musulman (CRCM). Outre la construction des deux mosquées, ce protocole visait à la normalisation du culte musulman en fixant ses règles d’exercice dans un cadre républicain.
Il aura donc fallu sept ans aux responsables de l’association Es’Salem et aux fidèles de la mosquée El Forkane pour mener à bien leur projet d’agrandissement. Une durée qui s’explique par la difficulté à rassembler les fonds nécessaires. Le chantier, d’un coût de 1,2 million d’euros, a été intégralement financé par les dons collectés dans les mosquées et sur les marchés de France et de Navarre.
“Nous sommes fiers de cette réalisation qui doit tout au bénévolat, elle va nous permettre à la fois de renforcer notre identité spirituelle et notre identité citoyenne”, a déclaré Kamel Arioua, président de l’association, devant un grand nombre de personnalités. Le maire de Vénissieux, Michèle Picard, était accompagné de plusieurs élus municipaux et de son prédécesseur, André Gerin. On notait aussi la présence de la conseillère générale Marie-Christine Burricand, de l’actuel président du CRCM, Benaïssa Chana, du président de la fédération régionale de la grande mosquée de Paris, Laïd Bendidi, du recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, des représentants des églises catholique et protestante, du consul d’Algérie…
“Après la mosquée de Givors que nous avons inaugurée le mois dernier, la mosquée El Forkane illustre un nouveau type d’architecture, propre à l’islam français, a observé M. Kabtane. Nul besoin de s’inspirer du style des pays d’origine. Cela montre une volonté d’intégration. Nous pouvons être heureux de vivre dans un pays libre et laïque. Le temps viendra où les musulmans trouveront pleinement leur place en France.”

Tourner la page de l’islam des caves

Benaïssa Chana a également insisté sur la possibilité offerte par ces nouveaux lieux de culte d’accéder à la citoyenneté. “Nous devons travailler ensemble à faire reculer les pratiques extrémistes et à promouvoir l’islam du juste milieu, a-t-il ajouté. Mais à l’inverse, on ne peut pas se dire pour la liberté religieuse et s’opposer à l’édification de mosquées, comme nous avons pu le constater récemment à Givors où le maire, Martial Passi, a reçu quantité de lettres racistes.”
Pour Michèle Picard, “les musulmans, au même titre que les autres religions, doivent pouvoir bénéficier de structures, de lieux et d’instances représentatives dignes de ce nom. C’est une question de respect, c’est aussi une nécessité car les conditions matérielles d’exercice du culte musulman étaient à présent inadaptées.”
“Nous devons tourner la page de l’islam des caves, a assuré le maire. Il faut en sortir par souci de dignité mais également parce que c’est dans ces lieux que se sont tenus les prêches les plus radicaux.” Et de rappeler l’affaire Bouziane, du nom de l’imam qui prêchait à la mosquée de l’Urssaf jusqu’en 2004 : “Nous avons tous en mémoire les discours intégristes et rétrogrades de cet imam, et plus personne ici ne veut les réentendre. Je suis convaincue qu’un islam de France est en train de prendre forme dans notre pays, même s’il nous faut lutter contre les radicalismes et les préjugés.”

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