Le drame est survenu au matin du jeudi 25 avril. Une septuagénaire résidant Route de Vienne a été découverte pendue dans son logement par l’huissier et les forces de police qui venaient procéder à son expulsion. Elle a choisi de mourir plutôt que de quitter son appartement. Un rassemblement est organisé le mardi 30 avril à 17 heures, sur le parvis de la médiathèque de Vénissieux, pour dire que « l’exclusion ne doit pas tuer ».
Il s’agissait de la première expulsion sur le territoire de la commune depuis que le tribunal administratif de Lyon, saisi par le préfet, a décidé le 16 avril de suspendre l’arrêté du maire les interdisant.
Selon les informations fournies par la préfecture, “le propriétaire souhaitait vendre l’appartement et avait donné congé à sa locataire au 31 décembre 2010. Plusieurs offres de substitution avaient été refusées, alors même qu’elles étaient situées dans le même immeuble.” L’expulsion avait été décidée par voie de justice le 6 octobre 2011. Et l’huissier avait demandé le concours de la force publique durant l’été 2012. Concours finalement accordé par le préfet le 14 février dernier, après plusieurs convocations de la locataire restées sans réponse.
Pour le préfet Carenco, il s’agit d’un « drame de la solitude ». Le maire de Vénissieux, qui défendait dix jours plus tôt devant le tribunal administratif un arrêté anti-expulsions en invoquant “la menace de drames humains”, s’est pour sa part déclarée “atterrée, révoltée, tourmentée par tous ces drames qui se succèdent.” Et de rappeler : “Déjà en 2011 à Vénissieux, une femme avait menacé de se défenestrer lors de son expulsion. Depuis 4 ans, je n’ai de cesse d’alerter sur les conséquences que peuvent engendrer les expulsions. Aujourd’hui, l’horreur est face à nous. Après cette tragédie, j’espère que cette réalité sociale que je décris inlassablement, parce que j’y suis confrontée au quotidien, provoquera une prise de conscience collective et qu’enfin cela cesse.”
Le drame du Moulin-à-Vent a suscité de nombreuses autres réactions. « Faudra-t-il d’autres suicides pour comprendre la solitude des gens, ou bien les raisons qui conduisent à ne plus payer son loyer ? », interroge le sénateur Guy Fischer. Le groupe des élus communistes et apparentés de Vénissieux exprime « colère et indignation », notamment à l’endroit du préfet « pour avoir, encore une fois, déféré le maire devant le tribunal et avoir demandé l’interdiction de ses arrêtés. » Pour les conseillers généraux Marie-Christine Burricand et Christian Falconnet, « ce drame confirme que la procédure d’expulsion est archaïque et inhumaine, qu’elle ne fait que renforcer les difficultés de ceux qui y sont confrontés. »
À l’appel de diverses associations et organisations politiques, un rassemblement est organisé le mardi 30 avril à 17 heures, sur le parvis de la médiathèque de Vénissieux, pour dire que « l’exclusion ne doit pas tuer ».
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