Les séances de questions-réponses dans les réunions publiques obéissent à une constante : la première intervention de l’assistance met toujours un peu de temps à venir. Voilà pour la règle générale. L’exception qui confirme cette règle, on l’a rencontrée au conseil de quartier Georges-Lévy/Ernest-Renan/Moulin-à-Vent : Eliette Orenes, la présidente, n’avait pas fini son introduction que déjà, une dizaine de mains se levaient dans le public pour prendre la parole. Il faut dire qu’une centaine de Vénissians assistaient, ce 21 novembre, à cette assemblée générale.
Et, comme dans les permanences du conseil de quartier, c’est le plan de circulation du quartier qui a ouvert le débat. Depuis quelques mois, les rues Ernest-Renan et Paul-Vaillant-Couturier ont été mises en sens unique. Un changement qui ne fait pas l’unanimité. “Cela cause de gros soucis de circulation”, assure une habitante. “Ne pouvait-on faire autrement ?” demande une autre. C’est le maire de Vénissieux, Michèle Picard, qui leur répond : “Je tiens à rappeler qu’il y a eu une concertation avec le Grand Lyon. La communauté urbaine a fait une proposition, puis vous, les habitants, avez fait une contre-proposition. Vous avez été écoutés. Et aujourd’hui, j’entends des riverains, non présents à la concertation, se plaindre du plan de circulation ! À un moment, il faut arrêter ! Un bilan de la circulation va être réalisé par le Grand Lyon. Il sera présenté au cours d’une réunion publique en janvier. J’invite le maximum d’habitants à s’y rendre.”
“J’habite avenue Francis-de-Pressensé, indique pour sa part un riverain. Deux cassis ont été installés pour ralentir la circulation, mais ils sont complètement inefficaces. La nuit, certains roulent à 80 km/h, au moins, et passent entre les deux cassis. Cet été, une personne âgée a même été renversée ! Peut-être pourrait-on installer un radar ? Cela calmerait les excités de la route !” “Les radars ont un effet réel et massif, concède Pierre-Alain Millet, adjoint au maire en charge du cadre de vie. Ils font ralentir 99 % des conducteurs. Mais leur implantation relève de la responsabilité de l’État et non de la ville. Ce que nous pouvons faire, c’est mettre un radar pédagogique. Il faut y réfléchir.”
Le commissaire de Vénissieux, Pierre Labalme, précise que les services de la préfecture consultent la police nationale pour l’installation des radars : « On nous demande les points les plus accidentogènes. Dans le cas du Moulin-à-Vent, ce n’est pas l’avenue Francis-de-Pressensé, mais la route de Vienne. Mais cela ne nous empêche pas de mettre en place des radars mobiles, embarqués dans des voitures banalisées. La première fois, nous avons sanctionné 50 automobilistes en une heure ! Nous mettons également en place des opérations de contrôles sur cette voie, notamment pour marquer les esprits.”
Et puisque le commissaire est présent, les questions des habitants se déplacent naturellement sur les problèmes de tranquillité. “Résidence Ludovic-Bonin, l’insécurité est grandissante, assure une habitante. Cet été, des jeunes ont fait du bruit jusqu’à 3 ou 4 heures de matin, consommé de la drogue… c’était invivable !” “Nous suivons de près la situation de la résidence Ludovic-Bonin, a répondu le commissaire Labalme. Concernant les problèmes de drogue, la police prend le temps de l’enquête, pour avoir des arguments solides en cas d’interpellation. Comme souvent, le temps du citoyen n’est pas le même que celui de la police.” Et le commissaire de livrer une statistique : la délinquance du Moulin-à-Vent représente un peu plus de 10 % de celle de Vénissieux. Et il rappelle : « Chaque appel au 17 doit aboutir au passage d’une voiture. Si ce n’est pas le cas, il ne faut pas hésiter à nous le signaler.”
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