Il prend racine au fond d’une cave, dans le noir total, remonte par un tuyau d’évacuation d’eau pour ressortir quelque huit mètres plus haut, sur une petite terrasse. Une curiosité botanique. Au foyer de jeunes travailleurs de la Majo de Parilly, pousse « l’arbre de la résilience ».
C’est une banale inondation, voici quelques semaines, dans la salle de réunion attenante au bureau du directeur, Habib Darwiche, qui a conduit à la découverte. L’eau tombait du plafond, en provenance d’une terrasse. Un technicien part vérifier : le conduit d’évacuation est totalement obstrué par le tronc d’un petit arbre. Du coup l’eau stagne et s’infiltre dans la pièce.
Le conduit en question descend vers les caves. Là, sous une lourde trappe de visite en béton, dans l’obscurité absolue, le technicien découvre une racine qui sort de terre. Pas de doute, c’est bien cette racine qui déploie son feuillage huit mètres plus haut.
Renseignement pris, il s’agit d’un Catalpa, un arbre originaire d’Amérique du Nord et d’Asie orientale. Comment a-t-il pu se développer en l’absence totale de lumière ? « C’est le mystère de la Majo », s’enthousiasme le directeur. À moins qu’au travers du tuyau une infime source lumineuse lui soit parvenue, tout juste suffisante pour lui donner la force de filer en hauteur en quête de photosynthèse.
D’abord tenté de le faire couper, Habib Darwiche a finalement décidé de le préserver pour le symbole qu’il représente. « Je l’appelle l’arbre de la résilience. À mes yeux, cet arbre est comme certains jeunes qui arrivent ici avec d’énormes difficultés et qui malgré tout arrivent à s’en sortir. »
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