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Les vacances ce n'est pas un luxe

Une classe verte de Vénissieux, au Noyer, dans les Hautes-Alpes, où la municipalité est propriétaire d'un centre de vacances

Alors que le Parlement européen a décrété 2010 « Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale », la France s’est engagée dans ladite année en rappelant “les engagements pris à l’automne 2007 par le président de la République de réduire d’un tiers la pauvreté en cinq ans”

Déjà en 1998, la loi de lutte contre les exclusions sociales posait pour base que “l’égal accès de tous, tout au long de la vie, à la culture, à la pratique sportive, aux vacances et aux loisirs, constitue un objectif national (…). La réalisation de cet objectif passe notamment, en priorité dans les zones défavorisées, par l’accès à des activités artistiques, culturelles et sportives (…), par l’organisation du départ en vacances des personnes en situation d’exclusion.” Mais en 2009, selon un baromètre Opodo, 56% des Français n’ont pas pu quitter leur domicile, soit une érosion de 6 points en six ans. Et cette année, un enfant sur trois ne partira pas en vacances.

Autant dire que le chemin est long entre les principes et la réalité. Au cours d’une récente conférence de presse, Julien Lauprêtre, le président du Secours populaire, rappelait aussi les résultats d’une enquête réalisée l’an dernier par l’institut de sondage Ipsos dont l’objectif était de mesurer l’impact de la crise économique sur les vacances. “64% des foyers dont le revenu mensuel net est compris entre 1200 et 2000 euros ne prévoyaient pas de partir. Ce taux montait même à 82% chez les familles plus modestes encore. Quant à ceux qui pensaient tout de même partir, ils prévoyaient un budget en baisse.”

Un an plus tard, ces perspectives empirent au point que le Secours populaire évoque un “raz de marée de la misère qui gagne du terrain”. C’est d’autant plus grave, relèvent les bénévoles du SPF, “que les vacances représentent le plus souvent un moment privilégié pour entretenir le lien familial.”

L’idée que les vacances sont une sorte de récompense liée au travail reste aussi fortement ancrée dans les têtes. Pourtant, tout le monde a besoin de s’évader, et peut-être même surtout ceux qui vivent dans la précarité.

Le 19 août, 40 000 enfants à Paris

Face à cet approfondissement de la crise, de nombreuses associations de solidarité agissent pour que les personnes en difficultés puissent elles aussi profiter des vacances. A Vénissieux, les structures municipales et partenariales sont prêtes à accueillir des centaines d’enfants, d’adolescents, d’adultes aussi : centres sociaux, EPJ, maison de quartier, cinéma, maisons de l’enfance, équipements sportifs, etc.

Acteur important des vacances, l’Apasev (l’association pour la promotion des activités socio-éducatives de Vénissieux) propose de nombreuses activités et des séjours dans ses équipements du Noyer, à Champagneux ou à Eyzin Pinet. “Il est important que les familles puissent envoyer leurs enfants en dehors de Vénissieux, souligne Serge lombardi, le directeur de l’Apasev. Cette coupure apprend aux enfants et aux parents à se séparer. Les maisons de l’enfance font le plein… mais parfois, il reste des places dans d’autres équipements. Il ne faut pas hésiter à se renseigner.”

Pour ceux qui ne partiront décidément pas, reste encore l’importante Journée des oubliés des vacances du Secours populaire. Le 19 août, quarante mille enfants dont trois mille venus d’autres pays européens, se rassembleront sur le Champ-de-Mars à Paris, au pied de la Tour Eiffel. Sur le thème “Soleils d’Europe”, ils participeront à un pique-nique géant et à de multiples activités culturelles et sportives. Des petits Vénissians devraient faire partie du voyage.

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