« La confidence des oiseaux » sera présentée dans le cadre de la Biennale de la danse, au Théâtre de Vénissieux, du 19 au 21 septembre. Une osmose fascinante entre danseurs et volatiles.
Mettre en relation deux passions, voilà qui n’est pas toujours simple. Prenons le cas de Luc Petton. Formé à New York auprès d’Alwin Nikolais et Trisha Brown, ce danseur et chorégraphe breton s’est très tôt intéressé aux oiseaux. Mais comment mêler les deux, danseurs et oiseaux, sur une même scène ? C’est dans ce pari fou, « délicat et onéreux » dit-il, que Luc Petton s’est lancé dans les années 2000, avec sa compagnie Le Guetteur. « La première difficulté est de trouver les budgets. Le reste est complexe, certes, mais ne présente pas vraiment de difficultés. Il faut entrer dans le temps de l’oiseau, apprendre à effacer l’humain et ne pas se considérer au centre du projet. C’est un déplacement du regard, l’important étant d’arriver à créer une relation entre l’oiseau et l’humain. Parfois, les oiseaux sont prêts avant les danseurs. »
« La confidence des oiseaux », résultat de cette osmose fascinante, sera présentée dans le cadre de la Biennale de la danse, au Théâtre de Vénissieux, du 19 au 21 septembre. « Le secret de ce travail, reprend Luc Petton, est de mettre entre parenthèses mon idée de mise en scène et de chorégraphie pour mieux installer les conditions. Une fois celles-ci présentes, la pièce se crée par elle-même et je mets en scène ce qui se joue entre les oiseaux et les danseurs. »
Suivant le phénomène d’imprégnation mis en avant par Konrad Lorenz, l’équipe approche les oiseaux très tôt. Ceux-là sont parfois tombés du nid, parfois nés en élevage : ils sont nourris à la main toutes les demi-heures, puis toutes les heures, « comme des bébés, pour faire naître une véritable relation ». Plus qu’un exploit d’ornithologue, Luc préfère parler de l’essence même de son spectacle :
« À la base, il est né d’un désir artistique de participer à ce que l’on appelle le chant du monde. J’ai pu réunir mes deux passions pour y apporter quelques trilles supplémentaires. C’est un geste poétique et pas du tout technique que je veux faire, partager quelque chose quand le reste du monde se virtualise ou perd la notion du réel. Nous travaillons avec des oiseaux très banals, que l’on voit partout, et l’on est plongé dans le mystère et la beauté de la vie. »
Le chorégraphe annonce que les représentations à Vénissieux figureront parmi les dernières de ce spectacle. « Je travaille à un autre gros projet, « Swan », avec des cygnes. C’est totalement un autre registre, presque comme si c’était une autre espèce tellement c’est différent. Les oiseaux sont intelligents et peuvent emplir la scène : ils sont porteurs d’émotions insoupçonnées.
« La confidence des oiseaux » au Théâtre de Vénissieux les 19, 20 et 21 septembre à 20h30.
Tarifs : de 12,50 à 25 euros.
Réservations : 04 72 90 86 68.
Derniers commentaires