Les élus ont pu observer la fresque « Savoir dire non », située à l’angle de l’avenue Pierre-Semard et de la rue Eugène-Maréchal à Vénissieux
À l’occasion des vacances scolaires, les jeunes élus du Conseil municipal d’enfants (CME) se sont retrouvés pour plusieurs rendez-vous thématiques. Le jeudi 24 avril, la journée était consacrée à l’histoire de la ville. En début de matinée, une trentaine d’enfants se sont réunis dans la salle du conseil municipal. Leur objectif étant de repérer les symboles de la République, tels que le buste de Marianne, le drapeau tricolore ou encore la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Ils ont aussi découvert l’œuvre La Révolution en mouvement, réalisée par René Jaros en 1989, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française.
À la mairie, une maquette représente Vénissieux et ses alentours.
Les jeunes se sont ensuite rendus devant la plaque commémorative du camp de Vénissieux, accompagnés du maire, Michèle Picard. C’est dans ce centre d’internement, situé avenue de la République, que 1 016 Juifs étrangers ont été amenés lors de la rafle du 26 août 1942. Quelques jours plus tard, durant la nuit, 108 enfants, séparés de leurs parents, ont été sauvés grâce à l’action conjointe de plusieurs organisations confessionnelles et résistantes. Ces enfants ont été accueillis et protégés par des familles, sauf trois d’entre eux, repris par la police de Vichy puis déportés.
« Empêcher qu’un tel événement ne se reproduise »
Michèle Picard a pris le temps d’expliquer aux jeunes élus l’importance de conserver la mémoire des événements tragiques survenus durant la Seconde Guerre mondiale : « Cette guerre a marqué un tournant dans notre histoire. Le monde n’a plus jamais été comme avant. Hitler s’en est pris à tout le monde : les Juifs, les personnes handicapées, les Tsiganes, les Noirs, ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui, et tous ceux qu’il considérait comme différents. Il est important de rappeler que Hitler a été élu. Cela montre à quel point il est essentiel d’aller voter pour empêcher qu’un tel événement ne se reproduise. »
Devant la plaque commémorative du camp de Vénissieux, les élus ont écouté attentivement les explications du maire sur le sauvetage des 108 enfants juifs.
Les élus du CME et Michèle Picard ont poursuivi cette visite mémorielle par la fresque murale située à l’angle de l’avenue Pierre-Semard et de la rue Eugène-Maréchal. Réalisée par le plasticien et photographe Bruce Clarke, cette œuvre compte de nombreux symboles liés à l’Histoire et à la Résistance. On y aperçoit notamment Frantz Fanon, figure de l’anticolonialisme, ainsi que les enfants juifs sauvés du camp de Vénissieux. Intitulée Savoir dire non, la fresque rend hommage à Lise London, militante et résistante française ayant vécu à Vénissieux. « De nombreuses femmes ont marqué l’Histoire, dans les sciences, l’art ou encore la Résistance, a rappelé Michèle Picard. Il est important de les rendre visibles afin qu’elles puissent inspirer. »
Les jeunes ont également pu visiter les coulisses de la cuisine centrale, qui prépare chaque jour près de 7 500 repas pour les enfants des écoles maternelles et élémentaires de la ville, ainsi que pour les crèches, les centres de loisirs et les résidences pour personnes âgées. L’après-midi a été consacré à l’évolution de Vénissieux au fil des années. « Nous leur avons donné plusieurs photos anciennes de la ville, et ils ont dû partir à la recherche de différents éléments toujours présents aujourd’hui », explique Florent Louis-Chevrau, responsable du CME.
Une journée placée sous le signe de la mémoire, qui a permis aux jeunes élus de découvrir des facettes de leur ville qu’ils ne soupçonnaient pas.
