Et si tout commençait par un crabe ? Un crabe énorme — le crabe violoniste que les Antillais ont baptisé le « Cé ma faute » — qui projette devant lui une immenses pince ? C’est ainsi que démarre Fanon, le film que Jean-Claude Barny consacre au psychiatre martiniquais et qu’un de ses acteurs, le Vénissian Mehdi Senoussi, est venu présenter au cinéma Gérard-Philipe le 2 avril.
Fanon raconte le séjour de Frantz Fanon à l’hôpital psychiatrique de Blida, au début de la guerre d’Algérie, et son positionnement en faveur du FLN. Le film montre le courage du psychiatre face à sa hiérarchie, aux militaires et aux militants de l’OAS qui viennent perturber une conférence et lui balancent des bananes. La cicatrice que Fanon porte sur la joue, due à la pince du crabe — mais c’était la faute de l’enfant de ne pas s’être méfié, ainsi que l’indique le nom local du crustacé —, est là pour lui rappeler qu’il doit toujours affronter le danger, même s’il a peur.
Soutenu par sa femme (Déborah François) et ses proches — les psychiatres Alice Cherki (Salomé Partouche) et Jacques Azoulay (Arthur Dupont) et son assistant Hocine (Mehdi Senoussi) —, Fanon (Alexandre Bouyer) se retrouve en opposition avec le chef de l’établissement (Olivier Gourmet) et les militaires français, surtout représentés par un sergent (Stanislas Merhar) particulièrement toxique. Dans de très belles images, Jean-Claude Barny retrace fidèlement la destinée, les prises de position anticolonialistes et l’écriture de livres (Peau noire, masques blancs ; Les Damnés de la Terre ; L’an V de la révolution algérienne, etc.) d’un homme devenu un héros en Algérie et malheureusement encore méconnu chez nous.
Un homme dont les Vénissians peuvent admirer le portrait sur le grand mur peint de la rue Pierre-Semard, face à la station service. Une œuvre réalisée par le plasticien Bruce Clarke en 2015.
Dominique
8 avril 2025 à 7 h 11 min
Frantz Fanon est un exemple, il s’est battu contre le colonialisme en Algérie, il est nécessaire de connaître l’histoire pour avancer et comprendre les ravages du colonialisme. Ne jamais oublier ces héros qui ont lutté pour la libération des peuples, c’est un devoir de mémoire pour construire l’avenir. Le film est parlant et la fresqu e de Bruce Clark rappelle le visage de ce médecin psychiatre engagé.