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François Marie-Claire : une vie de dojo à l’ALVP

À 54 ans, François Marie-Claire est une figure incontournable des tatamis de la région qu’il fréquente depuis 1980. Morceaux de vie.

François Marie-Claire (à g.) au club depuis 1980

À 54 ans, François Marie-Claire, responsable sportif du club de judo de Parilly, est une figure incontournable des tatamis de la région qu’il fréquente depuis 1980. Morceaux de vie.

ENFANCE
J’ai grandi aux Minguettes, boulevard Lénine, jusqu’en 1979. J’étais élève à l’école Saint-Exupéry à deux pas de la maison. Lorsque nous avons déménagé à Parilly, je n’ai pas suivi les traces de mes frères, passionnés de handball et d’athlétisme. C’est un voisin de palier qui m’a suggéré de me rendre au dojo de Parilly, à quelques centaines de mètres de notre résidence. J’ai suivi son conseil, et dès que j’ai essayé, j’ai su que c’était fait pour moi. J’ai immédiatement accroché.

PERFORMANCES
Je ne peux pas prétendre avoir été un judoka de très haut niveau. J’ai remporté quelques titres départementaux, un peu moins au niveau régional, et j’ai participé aux championnats de France juniors vers 18 ou 19 ans. En UFOLEP, j’ai décroché un trophée en catégorie cadet et reçu un écusson.
Pour être honnête, j’ai commencé à prendre de la corpulence dès l’âge de 10 ou 11 ans. Résultat : il m’est arrivé d’être le seul combattant dans ma catégorie. En juniors, j’étais un poids lourd léger, mais mon allonge était insuffisante et je n’avais pas la puissance correspondant à mon gabarit.

ENSEIGNEMENT
Dès ma première année à l’ALVP, j’ai eu l’honneur d’être dirigé, cadré, entraîné et conseillé par Maître Laurent Ferra. Une rencontre décisive dans mon parcours. Il était sévère, mais toujours juste dans son enseignement. Sévère mais incarnant la rigueur du judo. Je n’hésitais pas à l’accompagner quand il allait arbitrer ou enseigner à Saint-Quentin-Falavier, ça m’intéressait vraiment. En 1989, j’ai suivi une semaine de formation à Nancy. Quatre ans plus tard, je me suis lancé dans la préparation du brevet d’État, tout en poursuivant ma carrière de compétiteur.
J’ai manqué plusieurs sessions de formation mais j’ai finalement obtenu mon diplôme en 1997, ce qui m’a permis d’enseigner officiellement. Depuis 1993, je secondais déjà Maître Ferra en assurant deux séances par semaine. »

TEMPS FORTS
Deux événements marquants me viennent à l’esprit. Le premier, tragique, s’est produit en novembre 1997 : Jean-Marc Gueneley, l’un de nos licenciés prometteurs, a été agressé à la station de métro Parilly. Il est décédé début décembre des suites de ses blessures.
Le second est la disparition de Maître Ferra en 2004, deux ans après sa retraite. À ce moment-là, les dirigeants du club avaient deux options : recruter un enseignant extérieur ou perpétuer la tradition de l’ALVP en s’appuyant sur des membres formés au sein du club. C’est cette seconde option qui a prévalu, et j’en suis encore ravi aujourd’hui. J’ai immédiatement demandé à Pascal Di Fabio de me rejoindre, et nous avons formé un nouveau duo.

L’AVENIR
Devons-nous nous résigner à rester un club familial, où l’on pratique le judo avec plaisir, en formant un ou deux espoirs chaque année ? Je le pense, sans que cela nuise à nos ambitions. Lorsqu’un jeune talent se distingue, il doit partir s’épanouir ailleurs. Nous sommes une petite structure, et nous n’avons pas vocation à former des champions.
Une des solutions serait d’envisager des alliances, comme l’ont fait Nantes ou Besançon/Dijon, pour gagner en envergure. Mais avec qui l’ALVP pourrait-elle se rapprocher ? Le Judo Club de l’Est Lyonnais ? C’est compliqué, car nous perdrions alors notre esprit de quartier.
Cela dit, nous ne devons pas nous sous-estimer. Karima Selmani participera aux championnats de France le 30 mars, Jade Zengal figure sur la liste ministérielle des sportifs de haut niveau, Aymen Messalti est engagé en coupe de France minime, et d’autres licenciés bénéficient d’entraînements supplémentaires à la ligue.

SANS REGRETS
J’ai la chance d’avoir choisi un sport qui me correspond bien au-delà de ce que j’aurais pu imaginer. Mon palmarès est correct, sans être exceptionnel, mais les moments que j’ai vécus grâce au judo sont inestimables. La plupart de mes amis viennent de cet univers.
Un petit secret entre nous. Savez-vous pourquoi j’ai toujours refusé de ne vivre que du judo ? Parce que je n’aurais jamais supporté de me lever chaque matin en me disant : ‘Je vais au travail.’ J’ai toujours eu une autre activité professionnelle, notamment comme chauffeur livreur, ce qui me permettait de respecter mes horaires d’enseignement. Un dirigeant de la société de transport a voulu me proposer un poste à responsabilités, mais j’ai refusé : cela aurait chamboulé mes cours au gymnase Jean-Guimier. Depuis 2016, je suis assistant d’éducation au collège Aragon.

François Marie-Claire (2e à partir de la g.) a été élu à la commission des vétérans du comité du Rhône

 

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