À Vénissieux, les meilleures équipes françaises de para futsal se sont récemment affrontées dans une compétition offrant un spectacle rivalisant avec celui des matchs régionaux de futsal valide. Plus d’une centaine de sportifs, issus de vingt équipes venues de toute la France, se sont affrontés. Parmi eux, les clubs d’Écully et du Sporting Club Ouest Lyonnais ont défendu leurs couleurs avec détermination. Pendant deux jours et demi, les matchs se sont enchaînés dans trois gymnases vénissians : Tola-Vologe, Jacques-Brel et Jacques-Anquetil.
Pour de nombreux spectateurs, c’était l’occasion de découvrir une discipline spectaculaire en quête de reconnaissance – elle compte moins de 2500 licenciés dans toute la France. La présence de Pierre Laigle, l’ex-footballeur de l’OL, huit fois international, parrain du club du SCOL, apportait une dimension supplémentaire à l’événement. Le para futsal en a bien besoin. Comme le déplore José Inzirillo, président de la commission du foot adapté et de sport pour tous à la Ligue du Lyonnais, « la discipline souffre encore d’un manque de visibilité, il faudrait davantage de soutien et d’implication, au-delà du seul comité départemental de sport adapté. L’engouement des licenciés est pourtant bien réel, comme en témoigne leur détermination sur le terrain, indépendamment du niveau pratiqué. »
« Le plus haut niveau de la discipline »
Chloé Garcia, dirigeante du Comité départemental de sport adapté du Rhône (CDSA 69) et chargée de l’organisation, a précisé que ces championnats étaient réservés aux équipes affiliées à la Fédération française de sport adapté (FFSA). Une règle qui explique l’absence de certains clubs locaux, comme la Vénissiane Sport Adapté, non adhérente au CDSA et à la FFSA. Elle a également rappelé les trois critères d’évaluation des joueurs, qui permettent de les classer dans l’une des trois divisions établies par la fédération : socialisation, autonomie, communication et motricité. Et de préciser : « Ce championnat correspond au plus haut niveau de la discipline. »
Au terme du tournoi, l’équipe de CAP 3000 d’Arras a confirmé son statut de référence en décrochant le trophée. « Quatre joueurs de l’équipe de France font partie de cette formation, dont son capitaine », a souligné un des organisateurs. En finale, le club de Cabestany (Pyrénées-Orientales) s’est incliné avec les honneurs face à cette équipe redoutable.
Joueurs, accompagnateurs et organisateurs ont unanimement salué le succès de ces championnats accueillis pour la première fois à Vénissieux.
Résultat des championnats de France
1/ Cap 300 (Hauts-de-France), 2/ Cabestany (Pyrénées-Orientales), 3/ Drancy (Seine-Saint-Denis), 4/ Villejuif (Val-de-Marne), 5/ Clichy (Hauts-de-Seine), 6/ Alasca (Mayenne, Pays de la Loire), 7/Paris 14, 8/ Algernon (Bouches-du-Rhône), 9/ Marcq-en-Barœuil (Hauts-de-France), 10, Trouy (Centre Val de Loire), 11/ SCOL… 18/ Écully
3 questions à : Antonin Bezaud, chargé de communication et joueur de para futsal
« Une expérience unique »
Comment avez-vous pu concilier vos rôles de chargé de communication et de joueur ?
Antonin Bezaud : J’ai dû mettre de côté mes responsabilités de chargé de communication pendant l’événement. Heureusement, ma collègue Chloé Garcia a pris le relais avec brio. Mon parcours personnel m’a conduit à cette double fonction. Avant d’être diagnostiqué schizophrène en 2013, j’étais footballeur et arbitre au FC Croix-Rousse. Malgré ma maladie, j’ai pu poursuivre ma passion en rejoignant l’équipe de para futsal du Sporting Club de l’Ouest Lyonnais (SCOL). Participer à ces championnats avec mon équipe a été une grande source de fierté. Ma condition ne m’empêche pas de mener une vie relativement normale, bien que je doive gérer les fluctuations de mon état au quotidien.
Comment Vénissieux est-elle devenue la capitale du para futsal le temps d’un week-end ?
A.B. : Le Comité départemental du sport adapté (CDSA 69) a posé sa candidature pour organiser cet événement national. Le choix de Vénissieux comme ville hôte a été une énorme satisfaction pour nous. L’organisation de cet événement a été rendue possible grâce à la Ville et notre partenariat avec le District de Lyon et du Rhône de football.
Malgré une seule défaite en phase de poules, votre équipe n’a pas atteint les phases finales. Quel est votre ressenti ?
A.B. : C’est effectivement dommage, mais,je pense que nous avons offert un bon spectacle aux spectateurs. L’essentiel est d’avoir participé et d’avoir représenté notre club avec honneur. L’organisation de ce championnat national à Vénissieux témoigne de l’engagement continu du comité pour l’inclusion et le développement du sport adapté.
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