Depuis le début de l’année 2025, les véhicules Crit’Air 3 sont interdits sur le périmètre de la ZFE. Une stricte application de la loi par la Métropole de Lyon, dénoncée par de nombreux élus, lesquels pointent « l’injustice » de ce dispositif.
Michèle Picard, maire de Vénissieux et vice-présidente de la Métropole, a ainsi décidé d’écrire à Eric Lombard, ministre de l’Économie, et à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transion écologique, pour leur demander de suspendre la loi mettant en œuvre les ZFE, afin de la réécrire. « Sans un accompagnement renforcé, l’impact social de la ZFE ne sera pas supportable, estime l’élue. La conséquence directe sera une mise en péril de la réussite de ce dispositif visant la réduction de la pollution de l’air, dont l’enjeu est la santé publique. »
Et le maire de prendre Vénissieux en exemple de l’impact de la ZFE sur certains territoires : « Dans ma commune, 7 007 nouveaux véhicules sont désormais interdits de circuler dans la ZFE. Ce nombre conséquent s’ajoute aux 699 véhicules Crit’Air 5 et aux 2 188 véhicules Crit’Air 4, interdits de ZFE en 2023 et 2024. Au total, en janvier 2025, ce sont 9 894 véhicules vénissians concernés, soit près de 40% du parc automobile de Vénissieux. Et nos projections nous confirment que cette situation ne va pas s’améliorer dans les prochaines années. En effet, en 2028, avec l’interdiction des Crit’Air 2, 17 000 véhicules vénissians seront empêchés de circuler en ZFE, soit 3 voitures existantes sur 4. »
Rappelant la crise « économique », « sociale » et « politique », ainsi que « l’inflation galopante » de ces dernières années, empêchant de nombreux foyers de changer de véhicules, Michèle Picard suggère aux ministres « [d’intégrer] le contrôle technique, plutôt que la seule ancienneté des véhicules, dans l’affectation Crit’Air ».
« Depuis 2023, les efforts de communication de la Métropole ont été soutenus, assure Michèle Picard. La nouvelle agence des mobilités a reçu plusieurs milliers d’habitants et a multiplié les initiatives dans les villes. Cependant, toutes ces initiatives ne peuvent résoudre un problème économique et social aussi important, tant la voiture est une illustration des inégalités profondes de notre société. »