Opérationnel depuis juin 2024, le Centre de logements pour enfants et femmes (CLEF), situé dans le 6e arrondissement de Lyon, a été officiellement inauguré en décembre. Ce bâtiment a pour mission d’offrir un refuge aux femmes victimes de violences accompagnées ou non de leurs enfants et a été initié pour pallier le manque de logements adaptés et d’accompagnement dédié aux victimes et à leurs petits.
La gestion de l’établissement a été confiée au Foyer Notre-Dame des sans-abri, une association lyonnaise créée en 1950 et spécialisée dans l’aide aux personnes isolées et aux familles en difficulté. Ce projet a été partiellement financé par différents acteurs locaux, tels que la Ville de Lyon, la Métropole de Lyon et la Région Auvergne-Rhône-Alpes. L’État a également annoncé une aide annuelle de deux millions d’euros. « Ce n’est pas seulement un espace d’hébergement, c’est le symbole de notre engagement collectif », a souligné Fabienne Buccio, préfète de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
55 logements privatifs
Tout le bâtiment a été conçu pour répondre aux besoins spécifiques des résidentes, des enfants et des professionnels qui y travaillent. Au total, 110 personnes peuvent être accueillies dans 55 logements privatifs, certains équipés d’une salle d’eau et d’une kitchenette. Des espaces collectifs ont également été aménagés : salles de convivialité, espaces de jeux, salle de médiation parentale et une cour intérieure. Des accompagnements psychologiques et sociaux sont aussi disponibles sur place.
Au rez-de-chaussée, une micro-crèche de douze places, gérée par l’Entraide Protestante, est disponible et deux berceaux sont réservés aux bambins qui résident au CLEF. « Je me réjouis de l’ouverture de ce centre, qui permet de mettre à l’abri des femmes avec leurs enfants tout en les soutenant dans leur quotidien et leur parentalité, a déclaré Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon délégué au logement. Alors que les femmes sont les premières victimes du sans-abrisme, la création d’une crèche au sein de cet établissement témoigne de l’attention particulière portée à leurs besoins et à ceux de leurs familles. »
Une Maison des femmes à Grange-Blanche
Depuis mi-novembre, à Grange-Blanche, un nouvel espace propose également un accompagnement global et pluridisciplinaire aux femmes et aux personnes se reconnaissant comme victimes de violences sexistes, sexuelles, psychologiques, verbales ou physiques. Située au sein de l’hôpital Édouard-Herriot, la Maison des femmes accueille toutes les personnes qui en ressentent le besoin, quel que soit le contexte des violences subies (conjugales, intrafamiliales, en lien avec la prostitution ou encore le monde du travail). Elle offre un accompagnement individualisé et adapté à chaque situation dans un lieu unique et sécurisé. Les personnes prises en charge sont orientées vers des professionnels de santé, des travailleurs sociaux du territoire ou des associations partenaires. Ce projet a été mené par les Hospices civils de Lyon, en collaboration avec le collectif associatif Maison des femmes, et grâce au soutien de nombreux partenaires locaux tels que la Préfecture du Rhône, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Métropole de Lyon et la Ville de Lyon.
Contactez la Maison des femmes par téléphone au 04 72 11 03 08 ou par e-mail à HEH.contact-mdf@chu-lyon.fr. Il est possible de se rendre sur place, à l’hôpital Édouard-Herriot, 5, place d’Arsonval, 3e arrondissement de Lyon, le lundi, mardi, mercredi et vendredi de 9 heures à 16 h 30.
Des logements d’urgence répartis à Vénissieux, Saint-Fons et Corbas
Rappelons par ailleurs que depuis 2012, un partenariat entre l’association VIFFIL et la Ville de Vénissieux propose un dispositif d’accompagnement et de suivi avec hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales. Ce partenariat s’est élargi aux Villes de Saint-Fons et de Corbas, qui mettent chacune un logement à disposition.
Dans ces trois hébergements, les femmes sont accueillies temporairement. Pour y accéder, elles doivent contacter le CCAS, le commissariat ou des associations locales. Une évaluation, réalisée par le commissariat ou VIFFIL, détermine si un relogement hors de leur commune est nécessaire pour assurer leur sécurité. Le dispositif distingue la mise à l’abri et la mise en sécurité d’urgence, cette dernière s’appliquant en cas de risque élevé de féminicide.
Par ailleurs, différentes structures locales offrent des espaces d’écoute et de soutien aux victimes. Un collectif regroupe le Centre associatif Boris-Vian, les assistantes sociales de la Ville, la Mission Locale, la Maison de quartier Darnaise, ainsi que les centres sociaux de Parilly, des Minguettes et du Moulin-à-Vent où les femmes peuvent venir à tout moment, sans rendez-vous, pour demander de l’aide. Le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) à Vénissieux et Info-Droit-Victimes de l’association Le Mas aident également les victimes dans leurs démarches. Une psychologue et une intervenante sociale sont présentes au commissariat pour accompagner les femmes souhaitant déposer plainte.
Où s’adresser ?
Violences Femmes Info — 3919 : Anonyme et gratuit, ce numéro d’écoute national est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage. Le 3919 n’est pas un numéro d’appel d’urgence (contactez le 17 en cas d’urgence).
Viffil (sans rendez-vous)
– Permanence à Saint-Fons le mardi de 9 heures à 12 heures. La Fabrique, 5 allée du merle rouge. Tél. : 04 78 85 76 47.
– Permanence en mairie du 8e arrondissement, jeudi de 9 h 30 à 12 heures. 12, avenue Mermoz.
CIDFF (sur rendez-vous)
– Permanence juridique lundi et jeudi de 9 heures à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 heures. 04 72 89 32 70. Maison des services publics, 21, rue Albert-Camus.
Service Info Droits Victimes à l’association Le Mas (sur rendez-vous)
– Permanence juridique à la Maison de justice et du droit, 18, rue Jules-Ferry. 04 72 90 18 20.