Connectez-vous avec nous

Bonjour, que cherchez-vous ?

Actus

Voyage au centre de la Terre

Le musée de la Mine de Saint-Étienne propose aux visiteurs une expédition immersive dans le site d’extraction du puits Couriot.

©Pierre Grasset

Longtemps considérée comme une « ville noire » en référence à son passé minier et aux fumées des anciennes usines, Saint-Étienne assume pleinement son patrimoine industriel. Avec le musée de la Mine la ville propose aux visiteurs de découvrir son histoire houillère.

Le charbon a été exploité dès le Moyen-Âge dans le bassin stéphanois, mais son essor a lieu pendant la Révolution industrielle, faisant du territoire l’un des plus puissants de France. Le site d’extraction du puits Couriot ouvre ses portes en 1917 et près de 300 000 tonnes de charbon y sont traitées chaque année. Au fil des ans, les installations sont sans cesse modernisées, permettant d’augmenter sa capacité à 900 000 tonnes de charbon.

Dès les années 1960, avec le remplacement du charbon par le pétrole dans les usages du quotidien, les fermetures de mines se multiplient. La fin de l’extraction au puits Couriot a lieu en 1965, et le site ferme définitivement ses portes en 1973.

C’est près de 20 ans plus tard que la Ville de Saint-Étienne transforme le site en parc-musée. Classé au titre des monuments historiques en 2011, le puits Couriot attire chaque année près de 65 000 visiteurs, qui peuvent déambuler dans les 6 000 m² de bâtiments, marchant ainsi dans les pas des mineurs.

Reconstituées, les artères de la mine se visitent… en train. ©Pierre Grasset

Le public se rend sous le chevalement, cette grande tour de fer devenue le symbole de l’histoire houillère à Saint-Étienne, puis emprunte un ascenseur qui simule une descente à 700 mètres de profondeur pour atterrir dans une galerie reconstituée. Les visiteurs peuvent  alors voyager dans un petit train pour découvrir le travail des mineurs et se promener dans les artères de la mine. D’autres salles sont aussi accessibles à la surface du puits Couriot, comme le grand lavabo, surnommé la « salle des pendues », où se changeaient les mineurs, ou encore la lampisterie.

Un nouveau parcours immersif

Au sein d’un des bâtiments du musée de la Mine, une nouvelle expérience est proposée aux visiteurs. Après trois ans de travaux et pour un coût de 500 000 euros, trois salles immersives ont été inaugurées le 7 décembre dernier. « Nous avons souhaité utiliser les nouveaux outils numériques pour mettre le savoir à disposition du public, explique Marie-Caroline Janand, directrice du pôle muséal de la ville. On pense aussi beaucoup aux jeunes : on souhaite proposer quelque chose d’intergénérationnel, créer une émotion pour tous. »

Dans ces espaces, le visiteur peut déambuler à travers un parcours muséographique divisé en trois « approches chrono-thématiques » : l’approche géologique, l’approche historique dans le contexte stéphanois, et l’approche humaine et sociale. Cette immersion d’environ vingt minutes a été réalisée en partenariat scientifique avec le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris et propose diverses expérimentations interactives, telles que la manipulation d’une manivelle pour remonter le temps ou l’exploration de moulages tactiles de fossiles. « De la formation du charbon aux différentes phases d’extraction, en passant par les difficiles conditions de travail des mineurs, le charbon n’aura plus de secret pour vous ! », affirme le musée.

Les visiteurs découvrent ici l’ère carbonifère au moyen d’animations interactives. ©Poutchie Gonzales

La première salle plonge le public dans la pénombre et permet une immersion totale à l’ère carbonifère, une période géologique. Des lumières sont projetées au sol et sur les murs, et de faux arbres sont installés dans la salle. « On remonte le temps : il y a 300 millions d’années, la Terre n’était pas celle que l’on connaît aujourd’hui, tout comme les végétaux et la faune », détaille Éric Chatelon, pilote du projet et responsable de l’unité technique du musée. L’objectif est d’inviter le public à voir la nature se transformer, à toucher, à être curieux et à s’imprégner du lieu.

Dans la seconde salle, un film retrace les différents usages du charbon, son impact géographique et économique sur le territoire stéphanois, ainsi que l’arrêt progressif de son exploitation en France et la fermeture du site du puits Couriot. Enfin, la dernière salle propose une immersion dans une galerie des années 1960. On y découvre le travail en surface et sous terre, les luttes sociales de l’époque et les risques encourus par les mineurs. Un simulateur des conditions de travail propose l’utilisation d’un marteau-piqueur interactif : on ressent alors les vibrations et les 40 degrés subis par les mineurs à plusieurs mètres de profondeur.

Ces dernières années, de nombreuses animations ont été organisées dans le parc-musée avec des expositions, des installations artistiques ou encore des concerts. Avec l’arrivée des beaux jours, les Guinguettes de Couriot animent également l’été stéphanois avec divers événements. La mine, longtemps délaissée, est désormais un lieu de rencontres et de vie où les habitants célèbrent ensemble leur patrimoine commun et leur histoire.


Couriot – Musée de la Mine : 3 Boulevard Maréchal Franchet d’Esperey, Saint-Étienne. Visite libre : 6,65 € (plein tarif) ou 5,10 € (tarif réduit). Visite guidée avec la galerie de mine reconstituée : 8,70 € (plein tarif) ou 6,65 € (tarif réduit). Gratuit pour les moins de 25 ans, les étudiants, les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires du RSA, etc.

Cliquer pour commenter

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez également

Actus

Une belle idée de sortie à prix léger pour les vacances : le centre culturel La Rotonde, à Saint-Étienne, propose une exposition-atelier sur le...