Alan et Mylan incarnent la jeune génération des arbitres en formation au sein de Vénissieux Handball. « Ils sont une dizaine à bénéficier de cette formation, quel que soit leur âge, explique Pascal Bosseur, le président du VHB. Chaque club a l’obligation de disposer d’un quota d’arbitres, calculé en fonction du nombre et du niveau des équipes et de l’ensemble des matchs disputés. En cas de manquement, nous risquons des sanctions, voire une perte de points. »
Cette règle vise à pallier la pénurie d’arbitres qui frappe non seulement le handball, mais aussi d’autres disciplines sportives. « Arbitrer, c’est encore jouer au handball, mais autrement, » clame la fédération française de handball. Un slogan visible sur son site officiel qui vise à susciter des vocations d’arbitre, et à rajeunir le corps arbitral, grâce à des initiatives comme le programme « Jeunes Arbitres ».
Des arbitres accompagnés
Retour au gymnase Jacques-Brel, le samedi 14 décembre. Alan et Mylan, tout de noir vêtus, arbitrent deux rencontres de jeunes joueurs de moins de 11 ans. La première oppose une équipe vénissiane, dite de « découverte », au Pays Viennois, tandis que la seconde met aux prises une équipe « intermédiaire » face à Caluire. Concentrés, les deux jeunes arbitres affichent une réelle volonté de bien faire.
« Je préfère évidemment jouer, confie Alan, mais l’arbitrage m’apporte, j’apprends énormément. Je remarque des détails qui passaient inaperçus en tant que joueur, comme mes placements sur le terrain. » Mylan acquiesce. Faire le geste juste pour être compris des joueurs n’est pas chose évidente. Et les règles d’arbitrage ont évolué, il faut les maîtriser, cela demande beaucoup de pratique.
Heureusement, les arbitres ne sont pas livrés à eux-mêmes. « À chaque match, des accompagnateurs ou des observateurs évaluent la qualité de l’arbitrage, précise Atef, l’un des quatre responsables de cette mission. On intervient à la fin du match, pour corriger des petits détails. Par exemple, pour Alan et Mylan, le bras n’était pas assez tendu lorsqu’il signalait un jet franc (penalty), mais ça viendra avec l’expérience. »
L’arbitrage, une école de vie
Plus tard, au gymnase Anquetil, Daisy, Jean-Marc et Hichem observeront à leur tour les jeunes arbitres de moins de 18 ans. « Ils interviennent en lever de rideau du match des seniors du VHB face à Saint-Égrève, poursuit Pascal Bosseur. Cerise sur le gâteau, tous les jeunes arbitres seront récompensés avant le match, et ils recevront des bons d’achat dans des magasins de sport. Ils le méritent amplement. Intégrer l’école d’arbitrage demande beaucoup d’implication, avec deux à trois heures de formation chaque mois. Être arbitre exige également une excellente condition physique pour suivre l’intensité du jeu, ainsi qu’une grande concentration mentale tout au long du match. »
À long terme, cette expérience les enrichira. « Elle leur permettra d’améliorer leur communication, leur prise de décision et leur capacité d’analyse, » précise le président.
Après leur formation théorique validée et cinq matchs arbitrés dans le club, les jeunes arbitres acquièrent le niveau 3 du programme « Jeune Arbitre », véritable progression, tant sur le plan personnel que sportif.
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