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Aux bonheurs des dames

Le centre social Eugénie-Cotton accueille le collectif Toutes ensemble pour rompre l’isolement des femmes et animer les quartiers.

© DR

« Toutes seules on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Cette phrase illustre parfaitement l’esprit du collectif Toutes ensemble. Ce groupe est né d’une initiative de femmes des Minguettes qui souhaitaient dynamiser leur quartier et se sociabiliser. Leur première rencontre a eu lieu le 13 octobre 2014, au centre social Eugénie-Cotton : « Ces femmes participaient à de nombreux événements au sein du centre social et elles étaient disponibles, se souvient Sylvie Bonnet, encadrante du collectif. Il y avait une alchimie entre elles, elles avaient envie de faire des choses pour leur quartier ».

Depuis maintenant dix ans, ce groupe réunit des femmes des quartiers Monmousseau, Edouard-Herriot et Léo-Lagrange. « Tout est discuté dans ce groupe, toutes les décisions sont prises en commun, par exemple nous avons choisi ensemble de nous appeler Toutes ensemble », continue Sylvie Bonnet.

Avec des rencontres régulières, fixées dès le début de l’année, le collectif demande un engagement réel à chacune de ses membres. « Participer à ce groupe donne de la force, de la confiance pour avancer, confie Sylvie. Notamment dans le parcours professionnel. » Les femmes apprennent à s’exprimer en groupe, à se respecter les unes et les autres et à s’entraider. « J’ai appris à être autonome, à m’ouvrir aux différentes cultures, à accepter la différence. Chacune a son vécu, son histoire et on apprend à vivre ensemble », explique l’une des femmes du groupe, qui a préféré rester anonyme.

Zohra, de son côté, est dans le collectif depuis 2018. Pour cette mère seule, la participation à ces réunions a été très bénéfique : « J’étais très timide, je ne sortais pas du quartier. Je n’avais pas le courage de partir avec mes enfants, de voyager parce que j’avais peur. Je n’avais personne à part eux, et j’ai voulu faire de nouvelles rencontres. Depuis que je suis dans ce groupe, j’ai pris confiance en moi, je m’impose. J’ai aussi voyagé, fait des activités avec mes petits. J’ai découvert des femmes qui n’avaient pas peur de prendre des initiatives et ça m’a aidée. Vraiment. »

« Ce groupe est très important dans ma vie »

Au total, elles sont ainsi une dizaine de femmes à se retrouver à chaque réunion. « On ne peut pas toutes s’entendre, mais on est obligées de s’écouter », dit l’une d’elles. Le collectif offre une reconnaissance à ces femmes des quartiers qui sont souvent invisibilisées. « Pourtant, ce sont elles qui font vivre les Minguettes », rappelle Sylvie Bonnet. Chaque année, le groupe accueille de nouvelles participantes, tandis que certaines partent ou reviennent, en fonction de leurs disponibilités.

Les activités réalisées sont variées, elles organisent des carnavals et des fêtes de quartier. Elles participent aussi à des ateliers parents-enfants, cuisinent pour proposer des tables d’hôtes et ainsi financer les sorties. La première année, une journée à Disneyland a marqué les esprits. Ensuite, le groupe a proposé un week-end aux Baux-de-Provence avec une visite à la Carrière des Lumières. Une expérience inédite et une grande victoire pour certaines femmes qui n’étaient jamais parties seules.

Aujourd’hui, les sorties sont souvent organisées sur une journée afin que toutes puissent y participer. Des voyages à Genève, Grenoble, Lyon ou Marseille ont permis à chacune de s’évader, tout en respectant leurs contraintes familiales. Fatima se souvient encore des différentes visites auxquelles elle a pu assister. « Cela m’a permis de sortir de chez moi. Mon mari ne prend des vacances qu’une fois dans l’année et nous allons toujours aux mêmes endroits. Mais moi j’aime bien découvrir et avec le collectif j’ai pu le faire. Maintenant, on se fait aussi des sorties entre copines. Ce groupe est très important dans ma vie. »

À l’occasion de leurs dix ans, une fête a été organisée pour que toutes celles qui sont passées par Toutes ensemble puissent se retrouver. Ce moment a aussi été l’occasion de rappeler les bons moments passés. « On a gardé un lien jusqu’à aujourd’hui, explique une des anciennes du groupe. On s’appelle encore régulièrement. Chaque action qu’on a pu faire est une très grande fierté. »

Le collectif Toutes ensemble continue de grandir, devenant ainsi un véritable lieu de solidarité, d’entraide et d’épanouissement pour toutes celles qui y participent. Il contribue à transformer des vies et à tisser des liens durables entre les femmes des quartiers.


Une décennie de souvenirs

Pour célébrer les dix ans du collectif Toutes ensemble, les membres se sont réunies dans une ambiance chaleureuse et émotive. Cet anniversaire a été l’occasion de revenir sur ces années de solidarité et de partage d’expériences. À cette occasion, une vidéo touchante a été projetée, dans laquelle de nombreuses femmes du collectif témoignent de l’impact de ce groupe sur leur vie personnelle et professionnelle. Une exposition photo a aussi été réalisée, retraçant les différents événements marquants de ces dix dernières années. Ces photos montrent l’engagement de ces femmes et sont encore visibles dans le hall du centre social Eugénie-Cotton.

Ces deux créations seront également présentées le 5 mars lors du festival Essenti’elles, un événement qui met en lumière la culture, la diversité et les talents des femmes dans de nombreux domaines tels que la musique, la danse ou encore le théâtre. Ce rendez-vous sera une nouvelle occasion de célébrer cette décennie de souvenirs et de continuer à faire rayonner les actions du collectif Toutes ensemble dans la ville.

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