« Les Grandes Locos, se réjouit Véronique Dechamps, maire de La Mulatière, sont devenues le nouveau lieu incontournable de la culture sur la Métropole. » Et de citer, pour appuyer cette affirmation, les Nuits sonores, la Biennale de l’art contemporain, le Lyon Street Food et la prochaine venue, en 2025, de la Biennale de la danse.
Qu’est-ce qui a réuni, ce 18 décembre aux Grandes Locos, autant d’édiles et d’acteurs culturels ? Une déclaration métropolitaine de coopération culturelle 2024-2030, qui sera signée à la fin de la cérémonie par l’État, représenté entre autres par la sous-préfète Judith Husson, la Métropole (Bruno Bernard, son président) et une vingtaine de communes dont Vénissieux. Mais ce n’est pas tout, les paraphes ayant été également apposés sur un protocole définissant les engagements des établissements culturels métropolitains envers les quartiers, avec « la culture comme levier d’inclusion sociale ». Et sur une convention pour l’éducation artistique et culturelle pour développer des projets sur tout le territoire de la Métropole, poursuivre les actions telles que le Pass culture ou les appels à projets Arts et Culture et développer celles en direction des collèges (Collèges au cinéma, Classes culturelles numériques, volet EAC…).
L’affirmation des quartiers
Avant cela, plusieurs témoignages ont été donnés sur différents exemples, à l’image des Nuits de Fourvière qui se sont associées à des collégiens de Vénissieux et Vaulx-en-Velin. Ainsi Sabine Longin, la directrice des Biennales de Lyon, a-t-elle rappelé que la création du défilé de la Biennale de la danse, en 1996, marqua « l’affirmation des quartiers ». Il s’agissait, poursuit-elle, « de mixer les publics, de mettre la création au centre des cités et créer du lien avec des publics n’ayant pas accès à la culture ». Puis, prenant l’exemple de la Biennale de l’art contemporain, elle évoque les 300 événements en résonance — Ndlr : tel l’expo de Florian Mermin au centre d’art Madeleine-Lambert à Vénissieux — et la création en territoire, anciennement baptisée du nom de Veduta. « La culture est un élément d’émancipation, de bien-être. On a droit à la curiosité, droit d’être surpris, happé par des choses qu’on ne connaissait pas. »
Elle conclut en affirmant que « ces actions devaient s’inscrire dans la durée. »
Directrice de la culture à la Métropole, Adélaïde Horrein-Beffy indique combien la vision de la politique culturelle a été repensée, pour « aller vers les habitants qui sont eux-mêmes porteurs de culture », pour « un partage de différentes visions du monde ».
Pour Bruno Bernard, l’enjeu est de « transformer durablement nos territoires » et de faire de la culture « un levier d’émancipation et de lutte contre les inégalités, un rempart contre la haine et les divisions ».
À propos de la convention pour l’éducation artistique et culturelle, Jérôme Bourne-Branchu, directeur académique de l’Éducation nationale du Rhône, précise qu’elle porte « des dimensions innovantes ». Enfin, la sous-préfète Judith Husson constate que « les besoins culturels se font sentir dans la société en général et au sein de nos quartiers » et que les politiques publiques ne peuvent être efficaces qu’en « ouvrant le champ des possibles aux habitants des quartiers ». Puis, citant Matisse — « Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir » — elle lâche : « Ouvrons les yeux ! »
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