« Ce qui est en train de se passer est dramatique », alerte Aurélie Dutour, directrice de l’école primaire Paul-Langevin, située aux Minguettes. Six familles originaires de Syrie, dont les enfants sont scolarisés dans l’établissement, sont dans une situation de détresse. À Vénissieux depuis plusieurs années, elles avaient trouvé refuge dans divers squats, faute de logement pérenne. Mais il y a deux semaines, deux familles ont été expulsées et se retrouvent désormais à la rue, avec, parmi elles, des enfants âgés de six mois, quatre ans et sept ans.
« Ces six familles se connaissent et certaines ont des liens de parenté, donc elles s’entraident, explique la directrice. Jusqu’à présent, les mères et les enfants des deux familles à la rue dormaient chez les autres, mais ces dernières viennent également de recevoir leur avis d’expulsion. Bientôt, elles n’auront plus aucune solution. »
Selon Aurélie Dutour, toutes les personnes concernées ont déposé une demande d’asile dans les règles. Toutefois, elles ont été rejetées, à l’exception d’une des mamans, qui a pu l’obtenir. Les familles sont accompagnées par un avocat dans leurs démarches.
Face à cette situation, un élan de solidarité s’est créé à l’école Paul-Langevin. La direction, les enseignants et les parents se sont mobilisés autour d’un collectif pour venir en aide aux six familles. Un goûter solidaire a été organisé mardi 3 décembre afin de récolter des fonds. Une boîte à dons était également disponible pour ceux souhaitant apporter une aide financière supplémentaire. «Des familles de l’école ont aussi apporté de la nourriture, ajoute Aurélie Dutour. Mais ce n’est pas la priorité la plus urgente. Nous espérons pouvoir financer des nuits d’hôtel pour les familles qui dorment dehors. Nous avons alerté la Ville ainsi qu’Idir Bourmertit, député de la circonscription. Mais, pour l’instant, nous n’avons reçu aucune nouvelle de la Préfecture.»
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