« Il y a un an, c’était un no man’s land », décrit Andréa Maldonado, chargée de projet au sein de l’association Passe-jardins. Depuis, avec Mathieu Moutet, de l’association Graines de bio-divers-cité, ils travaillent sans relâche sur ce terrain de 3 000 m², situé en plein cœur des Minguettes.
En quelques mois, cette friche a été métamorphosée. «Il n’y avait pas beaucoup de vie sur ce sol, constate la chargée de projet, de nombreuses espèces sont revenues.» Les habitants du quartier ont activement participé à l’aménagement du jardin. «C’est un projet éco-citoyen visant à développer la nature en ville. L’idée est de transformer cet espace ensemble», précise Andréa Maldonado. Tous les mercredis et un samedi par mois, le jardin est ouvert au public. Les résidents peuvent participer à des ateliers de bricolage ou de jardinage, en accès libre.
Mercredi 20 novembre, malgré le froid une dizaine de personnes se sont retrouvées sur le terrain. Béatrice et Dina, respectivement âgées de 7 et 6 ans, viennent régulièrement au Plateau Ressources. « Aujourd’hui, on a planté des bulbes qui vont devenir des tulipes », expliquent-elles fièrement. Sana, mère de deux enfants, a découvert le jardin par hasard : « On passait devant et on a décidé de jeter un œil. Finalement, on est restés tout l’après-midi ! C’était super, on a jardiné et bricolé tous ensemble. »
Un espace ouvert à tous les Vénissians
Sur l’ensemble du terrain, on aperçoit des bancs, des bacs à fleurs et d’autres installations fabriquées par les habitants avec l’aide des deux associations et de l’organisme Unis-cité. « Il y a un espace dédié aux cinq sens, un lieu de rencontres, un jardin pédagogique avec des légumes, des fruits, des herbes aromatiques et des plantes médicinales , détaille Andréa Maldonado. La période des récoltes est toujours sympa : parfois, les participants repartent avec un petit pot de tomates, du basilic ou autre. »
Le jardin accueille aussi des structures locales, comme le Dispositif intégré médico-éducatif (DIME) Jean-Jacques-Rousseau, avec qui ils organisent des ateliers d’hortithérapie, autrement dit le soin par le jardinage. Les vendredis, ce sont les élèves de l’école Anatole-France qui investissent les lieux. Les associations leur expliquent le cycle des végétaux et les différents types d’insectes. « Nous adaptons les activités selon les saisons, indique Mathieu Moutet. Nous combinons des ateliers pratiques avec des moments où l’enseignante fait classe en plein air. »
Passe-jardins et Graines de bio-divers-cité, envisagent de nombreux autres projets pour cet espace. « Certains habitants n’osent pas venir, car ils ne se sentent pas légitimes, mais tout le monde est le bienvenu », insiste Andréa Maldonado. Pour l’avenir, les équipes souhaitent développer des actions autour du bien-être, des plantes sauvages et créer une pépinière citoyenne. « Nous avons besoin des habitants : ces moments sont uniques, et chacun peut partager ses connaissances », conclut-elle.
Renforcer la nature dans les quartiers prioritaires
Porté par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), le programme Quartiers fertiles vise à développer l’agriculture urbaine et à améliorer le cadre de vie des habitants en introduisant des espaces verts dans les villes. Après avoir candidaté, la Ville de Vénissieux a été sélectionnée pour cet appel à projets et a lancé le programme Plateau fertile. Plusieurs actions sont en cours de réalisation, dont celle du Plateau ressources, situé à Vénissy.
Le projet global est estimé à près de 1,2 million d’euros sur trois ans, qui sont répartis entre l’ANRU, la Ville de Vénissieux, la Banque des territoires, la Métropole de Lyon, des bailleurs sociaux et la Région.