« Prioriser les efforts sur les quartiers les plus fragiles afin de mieux répondre aux besoins de la jeunesse et des familles » : tel est l’objectif de la Métropole de Lyon. Il y a un peu plus d’un mois, Bruno Bernard, président du Grand Lyon, a annoncé le renouvellement de la politique de prévention spécialisée pour soutenir la jeunesse des quartiers prioritaires.
Sa nouvelle stratégie : abaisser l’âge des jeunes accompagnés de 12 à 10 ans, afin de favoriser des parcours d’émancipation et d’insertion sociale durables. « En intervenant dès l’âge de 10 ans et en renforçant notre présence dans les quartiers prioritaires, nous voulons agir tôt et efficacement pour accompagner les jeunes des quartiers populaires, lutter contre le décrochage scolaire et favoriser l’insertion sociale et professionnelle. Cette réforme s’inscrit dans la continuité de nos politiques sociales, avec un objectif clair : permettre à chaque jeune de se construire un avenir digne et serein. »
La prévention spécialisée s’adresse aux jeunes qui rencontrent des difficultés sociales, scolaires ou familiales. Au total, dans le territoire métropolitain, près de 110 éducateurs interviennent dans 25 communes. Leur mission repose sur un travail de rue avec une présence sociale dans les quartiers afin de « créer un lien de confiance avec les jeunes éloignés des institutions ».
Mieux repérer les adolescents en difficulté
En proposant cet accompagnement dès l’âge de 10 ans, la Métropole vise à lutter contre le décrochage scolaire. « En 2023, 25 % des interventions des équipes de prévention spécialisée concernaient déjà la persévérance scolaire, affirme le Grand Lyon dans un communiqué. Et la part des jeunes de 10-15 ans accompagnés a augmenté de 15 % en quatre ans. » Pour mieux repérer les adolescents en difficulté, les éducateurs vont accentuer leur collaboration avec les écoles primaires et les collèges des réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+).
Avec cette nouvelle approche, la collectivité territoriale souhaite également renforcer l’accompagnement en soutenant les relations familiales, en favorisant l’insertion sociale, médico-sociale et professionnelle, et en prévenant les comportements à risque. Elle envisage aussi de mieux répondre aux enjeux de santé mentale et d’usage des outils numériques.
La Métropole prévoit d’allouer un budget annuel de 8,6 millions d’euros, dont 7,3 millions pour la dotation aux associations habilitées et 1,3 million pour les frais de fonctionnement des équipes métropolitaines d’éducateurs.