« On habite avec les rats, ils n’ont plus peur de nous », dénonce un habitant. Depuis plusieurs années, la problématique des rongeurs revient régulièrement lors des assemblées générales. Mais cette année, les résidents du quartier Charles-Perrault ont souhaité alerter la municipalité sur une situation devenue « très inquiétante ».
« Certains jettent des pots de yaourt par leurs fenêtres ou nourrissent les pigeons avec des miettes de pain, mais ce sont les rats qui en profitent, cela les attire », explique une habitante. Un autre résident ajoute qu’ils n’ont plus d’espace pour stocker les poubelles, et que « les gens ne font même pas l’effort de les jeter correctement, elles s’entassent et cela fait venir les rats ». Les dépôts sauvages, ainsi que les déchets des forains du marché des Minguettes qui se tient deux fois par semaine, contribueraient également à cette prolifération des rongeurs, selon les résidents.
Malgré cette situation, tous expriment leur affection pour le quartier Charles-Perrault. « Je vis ici depuis 1968, j’ai vu ce quartier évoluer et je ne veux pas le quitter », dit l’un des participants. « J’ai emménagé ici en 2012. On est quand même bien ici, on aime cette ville », lance une habitante. Outre la prolifération des rats, ils dénoncent néanmoins un point noir : l’augmentation du trafic de stupéfiants.
Plus d’éducateurs dans les rues
« Ça doit s’arrêter, déclare une riveraine, pour notre bien-être et celui de nos enfants. Ils sont partout, ce n’est pas tolérable. » Elle estime que les habitants peuvent aussi agir face à cette situation et cite l’exemple de la consultation citoyenne lancée par la Ville. Elle espère un impact à l’échelle nationale. « Il faut participer aux débats, ne pas lâcher. Plus on en parle, plus on alerte. Il faut qu’on trouve des solutions. » Une autre résidente se range à son avis, ajoutant qu’il est important de penser aux enfants, confrontés à ces comportements : « Les dealers ne sont pas méchants, ils nous respectent, ils sont gentils, mais ce n’est pas un bon exemple pour les générations futures. Il ne faut pas normaliser ce qu’ils font, les petits ne doivent pas tomber là-dedans. »
Pour venir en aide cette jeunesse, les participants évoquent plusieurs pistes. Celle qui fait consensus concerne les éducateurs de rue. À Vénissieux, ils sont huit à aller à la rencontre des jeunes en difficultés sociale, scolaire ou familiale. Un chiffre insuffisant selon Michèle Picard, maire de Vénissieux : « Je me bats depuis longtemps pour que des éducateurs soient présents dans chaque collège et chaque lycée afin de repérer les comportements déviants le plus tôt possible. » Les habitants proposent également d’intensifier la prévention dès l’école primaire. Pour certains, les parents sont aussi en cause : « Ils ont autant besoin d’être éduqués que les enfants. On les voit dehors avec des petits parfois jusqu’à 23 heures », déclare une habitante. Sa voisine suggère même un couvre-feu pour les jeunes, idée qui ne fait cependant pas l’unanimité.
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