« Nous sommes le quartier où l’on a ramassé le plus de bonbonnes de protoxyde d’azote », prévenait en préambule Amel Khammassi, présidente du conseil, qui se tenait ce 30 octobre à la maison des fêtes et des familles.
Autant dire que, parmi les trois thématiques retenues, celle sur l’utilisation de l’espace public et son usage eut beaucoup d’écho. « Les encombrants sont un problème régulier », commençait cette riveraine, aussitôt suivie par d’autres commentaires qui situaient les lieux : rue Georges-Charpak, devant la tour 18 Thorez, avenue de la Division-Leclerc, sans parler des « petits points réguliers ».
Y a-t-il seulement un numéro à appeler ? Outre la déchèterie, est alors mentionné Clic, le service de la Ville sur lequel on peut signaler des encombrants dans la rue. « Parfois, intervient Michèle Picard, on ne se rend pas compte qu’ils ont été enlevés parce que, une demi-heure après, vous avez l’impression que personne n’est passé ! »
Ce que confirme un éducateur de la Sauvegarde 69 : « Avec des jeunes du quartier, on nettoyait le mercredi après-midi. Quand on revenait le jeudi, il y avait autant de saletés ! »
Le maire poursuit : « La prévention tient aussi dans le comportement des gens. On ne peut pas mettre un policier ou quelqu’un qui nettoie derrière chaque habitant. Il faut faire de la sensibilisation. »
Il est également question de la sécurité aux abords des écoles et collèges. Des véhicules roulent vite, d’autres se garent n’importe où. « Il faudrait une présence policière renforcée » est la conclusion d’un habitant.
Adjoint à la sécurité et à la tranquillité, Jean-Maurice Gautin précise alors : « Même si vous ne nous voyez pas, nous voyons les véhicules en infraction. » Il cite le chiffre d’environ 14 000 vidéo-verbalisations sur l’ensemble de la ville dans l’année.
La sécurité, deuxième thème de la soirée, tient aux points de deal et aux squats. « Il faudrait rendre plus difficiles les accès, pour que les voitures ne passent pas », suggère une habitante.
L’éducateur de la Sauvegarde 69 remarque alors que tous les jeunes rassemblés autour des points de deal ne sont pas des dealers. « Dans un groupe, il n’y en a qu’un ou deux. Les autres ne savent pas où aller et restent là. »
Insensiblement, la discussion a glissé sur la dernière thématique, celle de la jeunesse. L’éducateur reprend : « Les centres sociaux ne peuvent pas prendre en charge tous les jeunes, qui manquent de structures pour les accompagner. Il leur faudrait un local géré, avec un encadrement. »
De meilleures discussions
Pourquoi ne pas faire du sport ?, suggère alors un délégué de quartier. On lui répond que les licences coûtent plus de 400 euros.
« Même s’ils jouent aux durs en groupe, reprend l’éducateur, les jeunes ont peur d’aller tout seuls au centre-ville. Ils ne se sentent pas légitimes, par exemple, de fréquenter un EPJ dans un autre quartier. Ce sentiment d’insécurité crée de l’isolement. Quand ils veulent sortir, beaucoup d’ados sont coincés chez eux par leurs parents et se réfugient derrière les écrans. Et s’il existe de nombreuses structures à Vénissieux, il faut en entendre parler. J’ai moi-même grandi ici et je ne les ai connues qu’en devenant professionnel. »
Adjointe à l’enfance, à l’éducation et aux centres sociaux, Véronique Forestier rappelle que les EPJ existent depuis longtemps et qu’ils travaillent avec les collèges.
Pour créer le lien dans les quartiers, remarque cet autre riverain, rien de tel qu’une fête. Il faudrait en organiser plus régulièrement, d’autant que la dernière en date a très bien fonctionné.
Quand sonne la fin des débats, on demande aux personnes rassemblées si cette nouvelle formule des conseils leur convient. Ils répondent qu’ils peuvent mieux discuter. Mais que, comme plusieurs groupes sont rassemblés dans la salle, on ne parle pas forcément des mêmes problèmes au sein de chacun d’eux.
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