C’est l’histoire de mamies du monde et dont le parcours est narré par leurs petits-enfants. Depuis plusieurs mois, l’association W(e)talk, dont le siège est à Vénissieux, travaille sur un ouvrage qui retrace la vie de ces femmes issues de l’immigration et devenues grands-mères. Nommé Mémoires tissées : Ode à nos grands-mères venues d’ailleurs, ce livre présente des récits intimes qui mettent en avant les liens interculturels qui façonnent la France et notre mémoire commune.
« Les gens sont amenés à bouger, les flux migratoires vont toujours exister, affirme Nathalie Bondetti, présidente de l’association et à l’initiative du projet. Pendant le Covid, j’ai perdu ma grand-mère. Elle venait de Sardaigne et je me suis posé des questions sur ce qu’elle m’avait transmis, notre lien intergénérationnel et la construction de la diversité en France. Il me semblait important de faire parler les femmes, car elles ont une très grande importance dans l’éducation, dans la transmission du savoir et de l’héritage. »
Elle est donc partie à la recherche de vingt témoignages. Ce recueil est une invitation au voyage à travers les récits d’une Finlandaise, d’une Tunisienne ou encore d’une Sénégalaise. « C’est un livre singulier qui s’articule autour des thématiques de l’amour, de la résilience, de la transmission et de la paix. C’est également un ouvrage historique et sociologique qui vise à ouvrir les horizons identitaires », détaille Nathalie Bondetti.
« J’ai passé de beaux moments avec elle »
Chiraz, 17 ans, habite à La Duchère. Elle a souhaité participer à ce projet pour rendre hommage à sa grand-mère, qu’elle considère comme sa deuxième maman. « Elle est née en Tunisie, explique la jeune femme. Elle est arrivée en France avec deux enfants en bas âge, avant d’avoir ma maman un an plus tard. Elle parlait très peu français et ne pouvait donc pas communiquer avec beaucoup de monde. Son arrivée n’a pas été simple pour elle. » En partageant son histoire, Chiraz souhaite que la mémoire de sa mamie reste gravée à jamais : « J’ai passé de beaux moments avec elle. On cuisinait, on allait prier ensemble, on mangeait ensemble, et je vais encore souvent dormir chez elle. Elle m’a notamment appris des valeurs qui sont importantes pour moi, comme le respect, la gentillesse, la solidarité et la culture de son pays d’origine. »
De nombreux auteurs, comme Nadia Hathroubi Safsaf, journaliste ; Fatma Bouvet, psychiatre ; ou bien Rachid Benzine, politologue et enseignant, ont également participé à l’élaboration de ce projet en rédigeant les introductions de certains chapitres. Le livre est actuellement à la recherche d’un financement participatif. Un peu plus de la moitié des fonds nécessaires ont déjà été trouvés, et l’association espère publier l’ouvrage d’ici décembre.
Pour contribuer au projet ou en savoir plus.
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