L’activité recyclage du groupe vénissian Serfim a de beaux jours devant elle. Chemin du Charbonnier, à la frontière entre Saint-Priest et Vénissieux, le site Serdex tourne à plein régime. Chaque année, pas moins de 100 000 tonnes de déchets issus de l’industrie et du BTP sont réceptionnées sur ce terrain de 3 hectares pour être triés, démantelés, concassés, ou encore broyés, et in fine, valorisés, dans la mesure du possible.
De lourds engins jaunes, fournis par Bergerat Monnoyeur, le concessionnaire de Caterpillar implanté sur le trottoir d’en face, côté Vénissieux, s’activent dans une chorégraphie bruyante et bien réglée.
« Notre plus grosse activité, c’est le bois, commente Quentin Chellat-Gabolde, responsable commercial chez Serfim Recyclage, en désignant un gigantesque monticule de palettes, portes et meubles en tous genres. On se charge du marché de son traitement avec la Métropole de Lyon. On en reçoit 200 tonnes par jour. »
D’autres filières de valorisation occupent une belle place. Comme le plâtre (16 000 tonnes), la menuiserie (1 000 tonnes) et les membranes bitumineuses (1 000 tonnes), mais aussi les gravats, les briques, ou encore le PVC. Aucune matière dangereuse n’est acceptée. Seuls les « mono-produits » passent le portail.
Un contexte favorable au recyclage
Forcément, se débarrasser de déchets lourds et volumineux a un prix. La plateforme facture ses clients – des démolisseurs, des maçons et entreprises de second œuvre – selon un barème bien précis. « Tout dépend de la complexité du traitement, explique Quentin Chellat-Gabolde. Le gravat, c’est entre 20 et 30 euros la tonne. Le plus cher reste le déchet en mélange. Il est taxé, et il faut compter le coût du tri et de l’enfouissement. Ce qu’on appelle Déchet industriel banal (DIB) est aujourd’hui facturé à plus de 200 euros la tonne. »
Malgré les années Covid et la crise du bâtiment, Serfim Recyclage est parvenu à stabiliser son activité. L’entreprise est d’ailleurs bien identifiée par de nombreux éco-organismes, ces sociétés agréées chargées de gérer la fin de vie des équipements. « Trois critères nous sont favorables, argumente Quentin Chellat-Gabolde. Tout d’abord, le prix des DIB augmente. Ensuite, les Filières à responsabilité élargie du producteur (REP), qui fonctionnent sur le principe du pollueur-payeur, se développent et se structurent. Enfin, on constate un changement générationnel dans les usages. »