Frédéric Tarbouriech, depuis quand utilise-t-on la réalité étendue chez Iveco Bus ?
« On a commencé en juillet 2023, lorsque de nouvelles recrues ont apporté cette technologie. Il fallait aller plus vite dans la phase de développement. »
Comment l’utilisez-vous ?
« Quand le concepteur finit de dessiner une pièce, comme une porte, on intègre cette dernière dans le jumeau numérique du prototype. On teste virtuellement avant de commander en physique. Ainsi, les mauvaises surprises sont moins fréquentes. »
Quels bénéfices en tirez-vous ?
« Un prototype de bus coûte 1 million d’euros, quel que soit le coût du véhicule. Une licence logiciel coûte 60 000 euros. La différence est énorme. De plus, de nombreux cas d’usage sont possibles, comme sécuriser un véhicule hydrogène, ou former des pompiers avant même que le véhicule soit livré. On enfile un casque de réalité virtuelle, et on vérifie tout : on monte sur le toit, on peut même traverser les parois. Enfin, c’est un outil de communication agréable. On participe à plus de salons. On est très sollicités pour des démonstrations. »
Comment réagissent vos collaborateurs ?
« Chacun réagit à sa manière. Il y a quelques réfractaires qu’on essaye de convaincre. Nos techniciens et nos testeurs le sont déjà. C’est sans doute une question de génération. On a des gens qui ont connu la planche à dessin, puis la 3D. Pour nous, les plus jeunes, c’est différent. On baigne dans cette technologie depuis toujours. Globalement, on remarque que pour nos collaborateurs, mieux vaut 5 minutes de casque qu’un PowerPoint qui ne parle plus à personne. C’est plus concret et aide à prendre de bonnes décisions. »
Travailler avec un casque de réalité virtuelle, ce n’est pas trop déroutant ?
« Les sessions casque durent en général 3 minutes, 10 grand maximum. On passe surtout du temps sur logiciel. Mais avec la réalité mixte, l’utilisation peut se prolonger sur plusieurs heures : on n’est pas perturbé par l’environnement. »
XR Days : 600 visiteurs en 2 jours
Parmi les 40 exposants du salon, 11 industriels ont partagé leurs retours d’expérience dans le domaine de la réalité étendue. Airbus, Alstom, Naval Group, Stellantis, ou encore KNDS : tous ces acteurs s’associent à des fournisseurs de technologie pour stimuler leur activité, prenant ainsi le virage de l’industrie 4.0. Les réalités virtuelle (VR), augmentée (AR) et mixte (MR) offrent de nouvelles perspectives aux industriels, toujours soucieux d’améliorer leur compétitivité sur des marchés de plus en plus concurrentiels.
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