Quand on arrive chez Jean Sangally, dans le centre de Vénissieux, le chanteur-compositeur travaille une ancienne chanson de Noël Colombier, Liberté Miserere, dont il vient de retrouver les paroles. « Je l’appréciais beaucoup dans les années soixante et j’aimerais la reprendre sur scène. »
La scène, justement, approche car Jean s’apprête à se produire dans sa ville, à la salle Érik-Satie, ce 17 octobre. « Lorsque j’ai participé à la web-série de Traction Avant, Slimane Bounia m’avait promis un concert de fin de tournage. Il n’a pu se réaliser tout de suite et ce sera celui-là. Je voudrais élargir cette prestation à tout mon répertoire, entouré de mes musiciens avec qui je travaille depuis plus de trente ans et avec qui j’ai tourné en France, en Afrique (au Togo et au Ghana), à Cuba, en Grèce, etc. »
Il cite Éric Diochon à la basse, Patrice Foudon au saxophone et Hervé Humbert à la batterie, qui tous seront présents à Satie. « Je vais faire un melting-pot, un medley de tout ce que j’ai chanté : mes créations en français et en camerounais, beaucoup de blues, un peu de Ray Charles et de B.B. King et, bien sûr, quelques Brassens. »
Jean Sangally a enregistré plusieurs disques de chansons du grand Georges et tous les amis du Sétois lui ont affirmé que celui-ci aurait beaucoup apprécié ces reprises. Quant au blues, le Vénissian est passé maître dans cet art et a même joué en première partie de Nina Simone, B.B. King, Manu Dibango, etc.
Sur les premiers blues qu’il a composés, Jean Sangally explique : « J’ai quitté le Cameroun pour la France à l’âge de 23 ans, laissant derrière moi ma famille et mes amis. J’ai parlé de cette souffrance, celle que j’ai ressentie et celle que j’ai infligée. J’évoque aussi les femmes et la séparation et, dans une chanson, je prends une série de proverbes africains. »
Jean Sangally se souvient de ses débuts. Cuisinier au départ, il entend un jour un groupe et leur dit qu’il veut chanter avec eux. En rigolant, les musiciens lui proposent de les rejoindre sur scène avec une chanson. « J’apprends Who’s Making Love de Rufus Thomas et le leur chante dans un anglais baragouiné. Il y avait un monde fou dans la salle, avec plein de gens qui me connaissaient. Qu’est-ce qu’il fait là, se demandaient-ils. J’ai eu un tel succès que j’ai repris six fois ce titre, je n’en connaissais pas d’autres. »
Depuis, le guitariste-compositeur a engrangé suffisamment de chansons pour nous ravir une soirée entière, tant par ses mélodies que par sa gouaille.
Concert le 17 octobre à 20h30 à la salle Érik-Satie (4, rue Prosper-Alfaric). Entrée : 15 euros.
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