- Pouvez-vous nous parler du rôle des médiateurs de l’ALTM ?
Julie Brûnel : L’Agence Lyon Tranquillité Médiation (ALTM), dont je fais partie, a été créée en 2003 sous l’impulsion de la Ville de Lyon. Nous nous sommes rendu compte qu’il manquait des personnes pour jouer le rôle de « tampon ». Nous sommes là pour venir en aide aux habitants, les aider à trouver une solution à des situations conflictuelles, tout en restant neutres. À Lyon, on retrouve des médiateurs dans de nombreux milieux : dans les écoles, à La Poste, dans les transports en commun, dans les territoires considérés comme des Quartiers prioritaires de la ville. Nous sommes aussi en lien avec les bailleurs sociaux.
- Comment s’y prend-on en milieu scolaire ?
J.B. : Je suis arrivée dans l’établissement il y a seulement quelques semaines. Je commence par faire un diagnostic de la situation. Je me présente, je fais passer un questionnaire aux équipes pédagogiques et aux élèves pour comprendre leurs attentes vis-à-vis de la médiation, et j’élabore ensuite un plan d’action. Nous avons aussi des axes prioritaires : prévention et lutte contre la violence, les conflits, le harcèlement, ainsi que le décrochage scolaire et l’absentéisme. Nous veillons également à développer les comportements citoyens.
Je souhaite travailler sur la gestion des émotions : elles sont fondamentales, car elles permettent d’exprimer un message clair et de favoriser une communication non-violente. Depuis ma prise de poste, j’ai déjà réussi à désamorcer quelques conflits par le dialogue. Pour les jeunes, la bagarre est parfois une manière de s’exprimer, mais dès qu’on discute, les tensions diminuent.
Pendant les vacances scolaires, j’aimerais me mettre en contact avec les centres sociaux ou les clubs sportifs, afin de maintenir le lien avec les élèves et de les voir dans d’autres contextes que celui du collège.
- Comment peut-on aller à votre rencontre ?
J.B. : Je suis présente à l’entrée du collège, pendant les récréations et les interclasses. Les élèves peuvent venir me voir le lundi de 7h45 à 16h30, les mardis, jeudis et vendredis de 7h45 à 16 heures, et le mercredi de 8 heures à midi. De plus, je porte une veste verte avec l’inscription « médiateur social », ce qui permet d’être repérée facilement !
- Quels sont les points forts de la médiation ?
La collaboration est essentielle dans la médiation. Je travaille aussi bien avec les assistants d’éducation, la direction, les professeurs, les élèves, la psychologue, l’assistante sociale et les infirmières. Cela me permet ensuite d’orienter les personnes vers le bon interlocuteur.
Il y a deux principes directeurs dans notre métier : « Aller vers » et « faire avec ». Il faut aller à la rencontre des élèves, leur parler, apprendre à les connaître et ensuite leur donner les outils pour régler un litige, leur offrir de l’autonomie. L’objectif pour l’année prochaine est de former des élèves médiateurs, afin qu’eux aussi puissent à leur tour apaiser des conflits.
La médiation repose sur une libre adhésion, et cela est important. Si un élève souhaite arrêter le processus, il le peut. Nous avons également un devoir de confidentialité, sauf en cas de danger pour l’élève ou pour autrui. Nous créons un espace de confiance pour libérer la parole : je ne représente ni l’école, ni la famille, je suis neutre. Nous devons adopter une posture de neutralité et d’impartialité.
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