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La grogne gagne déjà les lycées des quartiers populaires

Plusieurs lycées de l’agglomération lyonnaise, dont Jacques-Brel et Marcel-Sembat, ont lancé un appel à la grève ce jeudi pour dénoncer le manque de moyens dans les établissements de banlieue.

Ils sont sept établissements à avoir répondu présent. Ce jeudi 26 septembre, les lycées vénissians Jacques-Brel et Sembat-Seguin, accompagnés par Robert-Doisneau (Vaulx-en-Velin), Faÿs, Brossolette (Villeurbanne) et Camus-Sermenaz (Rillieux), se sont réunis devant le rectorat. Près de 150 enseignants et personnels pédagogiques se sont ainsi mobilisés.

Avec une mise en scène rappelant les Jeux olympiques, les manifestants ont décerné des médailles aux différentes institutions comme le ministère de l’Éducation ou le rectorat, pour des épreuves telles que « réductions de moyens » ou « langue de bois », qui, selon les grévistes, « représentent bien les problématiques ».

Dans un communiqué commun, les grévistes alertent sur les problèmes de sécurité dans les établissements. Un enseignant a été violemment agressé au lycée Faÿs le 20 septembre, et plusieurs conseils de discipline sont déjà programmés dans l’ensemble des lycées mobilisés, « alors que nous n’avons pas encore dépassé un mois de cours », rappellent-ils. Au lycée Sembat-Seguin, près de 60 rapports d’incidents ont été enregistrés depuis la rentrée.

« Pas assez de profs devant les élèves : ça suffit ! »

Avec cette grève, les enseignants demandent des moyens supplémentaires, tant humains que financiers, et souhaitent obtenir le statut d’éducation prioritaire, actuellement réservé aux écoles primaires et aux collèges. Les effectifs ne cessent d’augmenter, comme au lycée Marcel-Sembat, où l’on compte 35 élèves par classe en filière technologique, rendant l’enseignement plus difficile. « Trop d’élèves devant les profs et pas assez de profs devant les élèves : ça suffit !, martèlent les enseignants. Nous travaillons depuis des années dans un contexte dégradé, sans aucune reconnaissance, car nous n’avons pas le statut d’éducation prioritaire. Depuis des mois, nous alertons le rectorat et sollicitons des audiences, mais en vain. »

Les grévistes affirment que certains cours ne sont toujours pas assurés faute d’enseignants et qu’à ce jour, il manque des personnels médico-sociaux ou d’accompagnement, ainsi que des infirmières, des assistantes sociales ou des AESH. « Comment peut-on accueillir correctement les élèves dans ces conditions ? Ces défauts de recrutement sont un scandale et illustrent le mépris du rectorat et du ministère pour les élèves et leurs familles. »

« À la cité scolaire Sembat-Seguin, près d’un tiers des effectifs étaient en grève, assure Patrick Samzun du syndicat Sud Educ’action. Cette mobilisation a été une réussite. » Les représentants des établissements ont été reçus par le rectorat mais « rien n’a été proposé et aucune solution n’a été trouvée », regrette le syndicaliste. Mais il ne perd pas espoir. Les grévistes ont reçu le soutien de trois députés métropolitains de La France insoumise, dont Idir Boumertit, qui représentait la 14e circonscription du Rhône. 

 

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