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Urbanisme transitoire : les « Jardins de Coblod » inaugurés

Huit acteurs de l’économie sociale et solidaire se sont implantés sur les vestiges de l’ancienne cité-jardin SNCF.

L’inauguration des « Jardins de Coblod » a eu lieu mardi 10 septembre, 2 ans et demi après le lancement de l’appel à projets.

En 2020, le démantèlement des 60 maisonnettes de la cité-jardin SNCF était achevé. Le départ des derniers locataires de ce bout de ville bâti au milieu des années 1950 laissait place à une friche de six hectares rapidement investie par des squatteurs de tous horizons. Quatre ans plus tard, le triangle vert, dessiné entre la gare de Vénissieux et les boulevards Croizat et Coblod, retrouve une nouvelle vocation. Désormais, il est le terrain de jeu de huit porteurs de projets issus de l’économie sociale et solidaire.

60 % de cette surface est consacrée à l’agriculture urbaine et à la valorisation des déchets organiques. Un centre de rééducation canine, une pension canine solidaire, un atelier-laboratoire dédié à la basse technologie et une vélo-école ont emboîté le pas à une ferme thérapeutique, pionnière à Coblod en janvier 2024. Une ferme verticale s’insérera dans le paysage ces prochains mois.

Cette reconquête de territoire s’inscrit dans le cadre d’un programme d’urbanisme dit transitoire. Regroupées dans la fédération « Les Aventuriers de Coblod », les huit lauréats de l’appel à projets lancé en 2022 sont implantés ici pour une durée de cinq ans. Le contrat signé avec les propriétaires du foncier, SNCF Voyageurs, SNCF Réseau et le bailleur social ICF Habitat Sud-Est Méditerranée, prévoit une occupation temporaire du site jusqu’à début 2029.

« On est partis de très loin, relate Marion Picot, présidente de la Ferme d’Humanimaux, également à la tête de la fédération. Il y avait des revendeurs d’un côté. De l’autre, il y avait tellement d’encombrants que la rue était bloquée. Il y avait de gros problèmes de consommation de drogue. On a pu compter sur l’appui de la police qui est régulièrement intervenue pour des intrusions. On a énormément nettoyé. ICF et la SNCF ont déblayé les chaussées. On peut être fiers car aujourd’hui, ce site est beau et propre. On est très content de ce que Coblod est devenu. »

Les Aventuriers de Coblod redynamisent le secteur

L’accord entre locataires et propriétaires, salué par les collectivités territoriales, se veut gagnant-gagnant. Dans l’attente d’un réaménagement urbain plus global et pérenne – le futur Quartier Gare (voir ci-dessous) -, Les Jardins de Coblod revitalisent une parcelle laissée à l’abandon malgré un emplacement idéal, proche du centre-ville et du pôle multimodal de la gare de Vénissieux. Moyennant un loyer modeste, les Aventuriers de Coblod se testent tout en prenant des risques mesurés. « Les huit acteurs ont une opportunité pour tester leur modèle et développer leur activité pour la rendre encore plus solide », résume Jérémy Camus, vice-président de la Métropole (EELV). Enfin, SNCF Habitat et ICF voient leur patrimoine revalorisé par cette activité retrouvée. « Dans l’attente du nouveau quartier, l’occupation de l’ancienne cité cheminote réinstaure de la vie et du dynamisme dans le secteur, se félicite le maire, Michèle Picard. La Métropole et la Ville soutiennent cette démarche avec des objectifs partagés, d’une part pour la valorisation des espaces extérieurs, avec des projets d’agriculture urbaine, et d’autre part pour aider à l’éclosion de projets innovante qui participent au développement de la ville sur les champs économique, social, culturel et environnemental. »

Le futur Quartier Gare en germe

 

Le site Coblod, entre la voie ferrée et le boulevard du Docteur-Coblod.

C’est le but de tout programme d’urbanisme transitoire : les Aventuriers de Coblod ne resteront pas ad vitam aeternam. À compter de 2029, les structures actuelles sont appelées à trouver un nouveau point de chute. Et laisser place à un important projet d’aménagement d’ensemble. On entend parler d’un certain Quartier Gare depuis plusieurs mandats. Un pôle dynamique qui valoriserait cette porte d’entrée de l’agglomération lyonnaise.

« Il se dessine sur un périmètre total de 130 hectares autour de la gare de Vénissieux, troisième pôle d’échange multimodal de l’agglomération, anticipait Michèle Picard lors de l’inauguration des Jardins de Coblod. Ce nouveau quartier effacera la rupture générée par les voies ferrées et assurera l’articulation entre la gare, le centre-ville, le quartier industriel historique incluant Renault Trucks et les secteurs en développement résidentiel tels que Jules-Guesde et Grand Parilly. »

En matière de desserte, le périmètre possède déjà de solides atouts, qui sont appelés à être renforcés. Les infrastructures de transport bénéficieront de l’arrivée du tramway T10 en 2026 et d’une quatrième voie ferrée en 2035. La requalification de la gare est également dans les tuyaux, avec l’ambition de multiplier les connexions entre les modes de transports.

Si la Zone d’aménagement concerté (ZAC) est encore loin d’être déclarée, le maire esquisse les contours de ce futur pôle : « Nous souhaitons un quartier équilibré, avec la réalisation de logements mixtes, d’équipements publics avec la création d’un nouveau groupe scolaire, de commerces et d’espaces verts. Il s’agira également d’accompagner la rénovation des zones résidentielles vieillissantes. »

Ils ont intégré le site…

Hugo Jacomelli, fondateur de Zoya

Zoya World : la ferme verticale de Vénissieux pourrait être bâtie à partir de mi-2025. Le concept futuriste consiste à faire pousser des légumes et des plantes aromatiques sans le moindre gramme de terre, grâce à l’hydroponie. Le permis de construire est validé. Reste à obtenir une levée de fonds décisive pour la poursuite de l’activité, déjà bien développée sur un autre site à Vienne (38).

Sfaire (groupe Estime) : cette Entreprise à but d’emploi (EBE) crée des CDI à temps choisi. 29 salariés travaillent actuellement autour du maraîchage, de la floriculture, du démantèlement, de la révision et du reconditionnement des vélos et sensibilisent le public au sujet des punaises de lit.

La Ferme d’Humanimaux : cette ferme thérapeutique s’étend sur 13 000 m2. Humanimaux est une association spécialisée en zoothérapie. Une pratique qui consiste à améliorer la condition physique et la santé mentale des gens en leur faisant passer du temps avec des animaux (chiens, lapins, poules, chèvres, colombes, etc.).

Paw’sitive Job : la pension canine de l’association Solivet dispose de suffisamment de boxes, d’espaces grillagés et de parcs de détente pour garder 24 chiens. Une tarification adaptée s’applique aux maîtres les plus précaires : 1 euro par jour. La structure emploie près d’une dizaine de salariés en insertion.

Les Filous 69 : ce centre d’éducation et de rééducation canine prend principalement en charge les chiens d’assistance pour enfants atteints d’épilepsie ou de diabète. La SARL dispense des formations destinées aux futurs éducateurs canins. Une boutique est ouverte deux jours par semaine. On y trouve tout ce dont le meilleur ami de l’homme a besoin.

OuiCompost : ce service de gestion des déchets a vu le jour en 2019. Son but est d’empêcher à un maximum de déchets alimentaires de finir à l’incinérateur. La SAS monte en puissance : elle a collecté 390 tonnes en 2023. Et vise les 500 tonnes en 2024, pour produire 100 tonnes de compost. Une micro-plateforme de compostage sera installée d’ici peu à Coblod, côté Ambroise-Croizat.

Emmanuel Laurent : développer l’habitat low-tech (basse technologie) via l’activité d’expérimentation « Alim low-tech ». Telle est l’ambition de cette micro-entreprise. Dans le petit atelier, on planche sur toutes les étapes de la transformation alimentaire : cuisson, conservation, séchage et stérilisation. Le tout à base d’énergies renouvelables et de valorisation des ressources comme les épluchures, les cendres et l’eau.

Rodrigue Yao Ogoubi (Janus) et les élèves du lycée professionnel Tony-Garnier.

Janus France : l’association, présente depuis 11 ans à Vénissieux, également le long du boulevard du Docteur-Coblod, étend son activité de réparation et de vente de vélos d’occasion. Ici, Janus a besoin de place pour mener à bien ses formations à la conduite du vélo en ville. Des élèves du lycée professionnel Tony-Garnier sont actuellement à pied d’œuvre pour rénover l’une des 14 maisonnettes qui ont échappé à la démolition entreprise en 2022.

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