Voici deux histoires très proches, l’une adaptée au théâtre (Mariage arrangé), version un peu plus rose du roman Trois passions sanglantes. Publiés chez Anibwé ce 1er août, les deux livres ont pour auteur le Vénissian Mahamoud M’Saidie.
« Il existe quelques différences entre les deux récits, précise ce dernier. Ainsi, le héros du roman est un artiste. Je les aime beaucoup, moi-même ai beaucoup peint, je gratte la guitare et joue un peu du piano. C’est important pour moi de mettre en valeur les artistes nés dans les villages des Comores, d’où je viens, et qui sont adulés par les villageois alors que le reste du monde ne les connaît pas. Kanayé, celui que je décris dans Trois passions sanglantes, est dévoué à son village et l’aide. »
L’originalité de ce personnage est son addiction au sexe, un sujet que Mahamoud traite frontalement mais avec beaucoup de pudeur. « Je ne désirais pas tomber dans la pornographie. Je n’ai rien contre, je suis libéral mais je ne voulais pas de cela. Ce thème, je ne l’ai jamais lu dans la littérature française ou africaine. Nous avons donc cet homme qui n’est pas prêt pour le mariage et vit entouré de compagnes, les Félines. Et cette jeune femme qui rêve de l’épouser. »
Dans le roman, l’amoureuse se voit forcée par sa mère à se marier avec un vieil homme riche et laid. Un sujet que l’on retrouve dans la pièce de théâtre traité d’une manière beaucoup plus humoristique, proche de Molière. « J’ai beaucoup lu Molière. Lorsque j’étais étudiant, j’ai voulu lui consacrer mon mémoire mais j’ai finalement choisi Marivaux. »
Parmi les nombreuses qualités des deux textes, citons l’universalité du propos, bien qu’ancré à chaque fois dans un village des Comores. Mahamoud M’Saidie joue ainsi avec talent de ces allers-retours entre des coutumes comoriennes et une histoire qui pourrait se dérouler n’importe où dans le monde.
L’auteur reconnaît que plusieurs thématiques l’obsèdent, que l’on retrouve dans d’autres histoires qu’il a publiées. Il cite « l’idée de l’homme laid qui n’est pas aimé par sa femme, celle du pouvoir de l’argent et du véritable amour qui fait accepter les défauts de l’autre, le droit au bonheur, les mariages arrangés… »
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