Pour son traditionnel rendez-vous de rentrée, le maire est d’abord revenu sur la situation de blocage politique inédite que traverse le pays. Et sur la lourde responsabilité que porte le président de la République. « Emmanuel Macron a tenté de profiter de la parenthèse des Jeux olympiques pour s’approprier le message de la cohésion nationale, dénonce Michèle Picard. Mais personne n’est dupe, il est l’artificier de la division par ses politiques libérales et par une dissolution précipitée et incomprise des Français. Un président doit rassembler, lui ne cesse de fracturer la société. Le mépris avec lequel il a fermé la porte au Nouveau Front Populaire, premier groupe à l’Assemblée, est un déni de démocratie. »
Michèle Picard se dit « très inquiète » pour les collectivités locales : « Qui sait si le prochain gouvernement ne sera pas censuré dès l’automne à l’occasion du vote du budget ? Les conséquences sont multiples : que vont devenir les politiques de la ville, quels seront les financements de l’État attribués aux communes, faut-il envisager de nouvelles contraintes pour les dépenses de fonctionnement ? Nous n’en savons strictement rien ! Il est impossible de se projeter. Nous en sommes réduits à envisager tous les scenarii pour pouvoir nous adapter le moment venu. »
« Ouvrir le débat, mettre cartes sur table »
En dépit de cette situation pour le moins inconfortable, le maire l’assure, « toute l’équipe de la majorité est sur le pont pour réussir cette rentrée 2024″. À commencer par la tenue des assemblées générales de conseils de quartier, prévues du 2 octobre au 13 novembre. Des AG qui prendront cette année un relief particulier. Elles seront en effet doublées d’une grande consultation citoyenne intitulée « Mieux vivre en tranquillité à Vénissieux« , organisée du 24 septembre au 2 novembre.
La réalisation en sera confiée à l’institut Voix Publique, qui dépêchera une équipe d’enquêteurs sur le terrain (rues, places, centres commerciaux, porte-à-porte…). La consultation aura également un volet numérique sur le site internet de la Ville. Trois thématiques ont été définies : l’utilisation de l’espace public (stationnement, encombrants, dépôts sauvages…), la sécurité (incivilités, trafics de drogue, infractions routières…) et enfin la prévention et l’avenir de la jeunesse.
« Il faut ouvrir le débat, mettre cartes sur table, ne pas hésiter à en parler afin de dépasser le stade partagé de l’exaspération et de la colère, que l’extrême droite sait très bien exploiter, explique le maire. Il ne s’agit pas simplement d’ouvrir un cahier de doléances mais d’impliquer les Vénissians dans la recherche de solutions collectives et citoyennes. Que les choses soient claires, on ne demande pas aux habitants de se substituer à la police nationale et municipale, et à tout le travail que nous menons avec nos partenaires(…), mais plus ils participeront à cette consultation, plus elle sera utile et efficace pour trouver des solutions de terrain et de proximité. »
Une restitution de cette consultation citoyenne sera organisée fin janvier ou début février 2025.