Ce mercredi 4 septembre, à 18 heures, le cinéma Gérard-Philipe propose un documentaire de Bertrand Dunoyer, Levés avant le jour, sur les volontaires qui allèrent combattre en Espagne auprès des Brigades internationales avant de rentrer en France et de rejoindre la Résistance. Prêtée par l’ONACVG (Office national des anciens combattants et victimes de guerre), l’exposition Les Brigades internationales, de l’Espagne à la Résistance sera montrée au cinéma avant d’être installée, du 9 au 13 septembre, dans le hall du troisième étage de l’hôtel de ville.
À Vénissieux, la république espagnole en danger était activement soutenue et plusieurs habitants allèrent combattre en Espagne les troupes franquistes, au sein des Brigades internationales. Responsable des JC de Vénissieux, François Ruiz est l’un des premiers à se porter volontaire. Auteur de Vénissieux, du village à la cité industrielle, Maurice Corbel raconte : « Fin octobre 1936, un soir, ils sont une trentaine, rassemblés sur la place Léon-Sublet. Des Vénissians espagnols, italiens et français s’embarquent dans un car, entouré d’une petite foule constituée des familles et des camarades venus assister au départ des combattants qui vont rejoindre, de l’autre côté des Pyrénées, les rangs des Brigades internationales. »
Les plus connus sont les frères Amadeo del Postal (Emmanuel, qui était conseiller municipal à Vénissieux, et Joseph), qui tous deux furent tués lors de combats — un troisième frère, Louis, trouva quant à lui la mort au sein de la Résistance, en 1944.
Dans un article qu’il a consacré aux Brigades dans Expressions, l’historien Alain Belmont cite un rapport de la police française, qui surveille de près les activités des communistes. Sont ainsi mentionnés les noms d’Emmanuel Amadeo et de deux autres Vénissians, Aimé Turrel et Joseph Vicente, « demeurant 47, rue Paul Bert à Vénissieux », partis se battre en Espagne.
Selon Le Maitron, Turrel « exerça de nombreux métiers : garçon de buvette au buffet de la gare de Vénissieux, décolleteur à l’usine Berliet, aide-électricien à la Société des produits chimiques Coignet à Lyon, magasinier aux Constructions électriques de France, magasinier au matériel électrique SW à Villeurbanne et, à partir de septembre 1934, cantonnier à la voirie vicinale de la mairie de Vénissieux ». Il a rejoint les républicains espagnols fin juillet 1936, a participé, entre autres, à la bataille de l’Ebre, puis est retourné en France.
D’autres sont encore portés disparus en Espagne, tels les frères Eugène et Hippolyte Barioz. Francisque Paches s’engage à 18 ans dans les Brigades, puis participe à la Seconde Guerre mondiale. Fait prisonnier, il est libéré en 1945. Il travaillera par la suite à Berliet et sera conseiller municipal de 1959 à 1971.
On ne peut bien sûr les citer tous. Leur courage en Espagne puis, pour ceux qui en sont revenus, dans les maquis de la Résistance mérite d’être salué.
Réalisé en 1948, le documentaire de Bertrand Dunoyer retrace l’aventure des Brigades internationales de novembre 1936 à septembre 1938, dont les volontaires survivants deviendront Résistants pendant la Seconde Guerre mondiale. La projection sera suivie d’un échange avec Roger Gay, président départemental de l’ANACR (Association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance), et Alain Bujard, délégué régional Rhône-Alpes de l’ACER (Amis des combattants en Espagne républicaine). Entrée gratuite.