Comment êtes-vous devenu président du TCR ?
I.C. : Je suis assez sportif, j’ai appris que le Tandem Club Rhodanien pour personnes déficientes visuelles cherchait des bénévoles pour accompagner ses membres. J’ai d’abord démarré comme accompagnant dans des tâches diverses, puis pilote de tandem. Après le décès de Guy Salomon, l’ancien président au grand cœur, il n’y avait pas grand monde pour lui succéder. Je me suis porté volontaire pour ne pas laisser ce club disparaître. C’était une évidence pour moi.
Vous avez pris les rênes du club au moment où arrivaient Annouck Curzillat et Alexandre LLoveras, deux champions qui n’allaient pas tarder à se distinguer…
I.C. : En effet, ça a même été rapide, et au-delà de toutes espérances puisqu’en 2021 aux JO de Tokyo, reportés d’un an en raison du Covid, ils ont brillé : Annouck a décroché le bronze en paratriathlon, et Alexandre a réalisé un exploit en remportant l’or en paracyclisme contre-la-montre, ainsi que le bronze en poursuite et en course en ligne. Ces succès ont donné au club une visibilité nouvelle, on est passé à une soixantaine de licenciés, principalement en loisir. Nous avons également gagné le soutien de nombreux partenaires. N’oublions pas que le TCR construit son projet autour de la bienveillance, de l’esprit sportif et de l’engagement permettant aux valides et non-valides de progresser ensemble dans un esprit de solidarité.
Projet que l’on retrouve avec défi Paris 2024 ?
I.C. : Exactement, on peut parler de projet, fou et grandiose, né après les Jeux de Tokyo. Nous nous sommes lancé le défi d’organiser en marge des JO de Paris le plus grand rassemblement mondial de tandems handisport pour personnes déficientes visuelles, avec un pilote valide. Près de 80 tandems, dont plusieurs de notre club, ont pris le départ du Vélodrome de la Tête-d’Or le 23 août pour rallier Coupvray en Seine-et-Marne, après cinq jours et 582 kilomètres. L’arrivée dans la ville où est né Louis Braille, l’inventeur des caractères en relief pour malvoyants, était hautement symbolique. Chaque étape visait à sensibiliser le grand public au handicap.
Revenons à ces Jeux Paralympiques. Que faut-il attendre d’Alexandre LLoveras ?
I.C. : Alexandre est un athlète impressionnant, il a bossé très dur ces derniers mois. Il a un champ visuel réduit à celui d’un trou de serrure, mais cela ne l’a jamais arrêté. On espère évidemment une médaille d’or, voire plus. Cependant, restons réalistes : Alexandre a dû changer de pilote à plusieurs reprises depuis Tokyo, où il avait décroché sa médaille d’or avec Corentin Ermenault. Ensuite, il a été entraîné par Louis Pijourlet et se prépare maintenant avec Yoann Paillot, son pilote, l’un des meilleurs spécialistes français du contre-la-montre. Il aura face à lui des concurrents redoutables, notamment les Hollandais qui sont en grande forme. Alexandre participera à la poursuite 4 km sur piste, au contre-la-montre sur route (28 km) et à la course sur route de plus de 100 km. Le défi est immense, mais Alexandre est prêt.